Synthexim – Calais : patrons irresponsables, État complice23/08/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/08/2873.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Synthexim – Calais : patrons irresponsables, État complice

L’usine Synthexim de Calais, appartenant au groupe Axyntis, a fermé ses portes il y a trois mois. Elle produisait des molécules de principes actifs pour l’industrie pharmaceutique.

Depuis le début du mois d’août, deux incidents chimiques ont eu lieu dans cette usine. Dans la nuit du 2 au 3 août, des eaux de pluie sont entrées en contact avec un produit chimique destiné au nettoyage des machines, dégageant une fumée blanche. Jeudi 17 août, c’est une fuite d’acide provenant d’un fût endommagé qui a provoqué un dégagement de fumées acides.

L’usine, classée Seveso seuil haut, avait été placée en liquidation judiciaire au mois de mai dernier. Les patrons ont fait produire jusqu’au dernier jour et ont abandonné l’usine chimique telle quelle, sans la nettoyer ni la décontaminer et sans prendre aucune mesure de mise en sécurité. Pourtant, un ouvrier licencié raconte que certaines machines sont encore sous tension, que les tuyauteries sont pleines de produits chimiques et que des tonnes de produits sont stockées dans l’usine, parfois à découvert. D’après lui, l’usine est une bombe à retardement.

Les risques sont d’autant plus importants qu’elle est située en plein cœur d’un quartier d’habitation, et à proximité d’une autre usine classée Seveso. Mais la sécurité de la population n’est pas le problème des actionnaires d’Axyntis, pour qui seul compte le profit : ayant acquis l’usine en 2013 pour 5 euros symboliques, ils l’ont exploitée pendant dix ans, tout en touchant des subventions publiques. Maintenant que l’usine est fermée, si dépollution il y a, c’est l’État, avec les impôts de la population, qui la prendra entièrement en charge.

Dans cette affaire, l’État est totalement complice des actionnaires d’Axyntis. Depuis de nombreuses années, les risques autour de l’usine sont connus, mais rien n’a été fait pour imposer aux patrons de garantir la sécurité des travailleurs et des habitants. Lors des deux incidents du mois d’août, la préfecture a même tout fait pour minimiser les risques, osant affirmer : « aucun danger pour la population n’est à recenser. »

La seule manière d’empêcher le danger pour les habitants et l’environnement serait que les travailleurs et les habitants mettent l’économie sous leur propre contrôle.

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