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Leur société
Sécurité sociale : pour qui les cadeaux ?
Comme à chaque automne, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) revient en discussion à l’Assemblée et avec lui ses non moins rituels mauvais coups.
Pour 2024, l’objectif est clair : faire 3,5 milliards d’euros d’économies sur les dépenses de la branche maladie, à l’heure où le déficit de la Sécurité sociale atteindrait plus de 11,2 milliards d’euros.
Pour le colmater, le gouvernement avance des mesures de « responsabilisation des assurés. » Car, pour lui, le déficit ne peut avoir pour origine que les excès ou les abus de soins des malades. Si le doublement des franchises sur les médicaments et les consultations annoncé depuis des mois semble, pour l’instant, mis de côté, les autres mesures d’économies sur le dos des assurés restent et notamment les mesures de contrôle des arrêts maladie. Il faut, est-il dit, « mettre un terme à la très forte dynamique de la dépense d’indemnités journalières. […] Éviter tout arrêt de travail qui ne serait pas, ou plus, médicalement justifié. » Les contrôles seront renforcés, de même que progresseront les économies sur les prescriptions, sur les remboursements de soins dentaires, d’actes de biologie.
En revanche, c’est l’heure des cadeaux pour les laboratoires de l’industrie pharmaceutique. En vertu d’une « clause de sauvegarde », ceux-ci versent chaque année à l’Assurance maladie une contribution indexée sur leur chiffre d’affaires quand celui-ci croît très vite. Alors ils pleurent, se plaignent, dénoncent la croissance incontrôlée de cette contribution. Qu’à cela ne tienne, le ministre de l’Industrie a décidé son plafonnement à 1,6 milliard pour 2023 et 2024. « Si on ne faisait rien, déclare-t-il, la croissance du marché nous conduirait à prélever 1,7 milliard d’euros cette année et plus de 2 milliards d’euros en 2024. »
Pour lui, il n’en est pas question et c’est un joli cadeau à ceux qu’il sert.