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- Lutte ouvrière n°2883
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Leur société
Langue française : un musée ouvert, combien de classes fermées ?
Lundi 30 octobre, au château de Villers-Cotterêts, où François 1er avait édicté l’obligation d’utiliser le français dans les textes juridiques, Macron a inauguré la Cité internationale de la langue française.
Le président a évidemment disserté sur l’universalité de ladite langue, sa beauté, sa clarté, etc. Il a révoqué toute utilisation de l’écriture inclusive, en accord avec la majorité sénatoriale qui votait au même moment l’interdiction de cette perversion moderne, disent-ils. Il ne s’est en revanche pas étendu sur les propres chiffres de son administration qui indiquent que 20 % des enfants quittent l’école primaire sans savoir lire, écrire et compter. Il est évidemment moins onéreux de défendre et illustrer la langue française par des discours pompeux et des pince-fesses inauguraux que de se donner les moyens de l’enseigner aux enfants qui en ont besoin.
L’État aura quand même trouvé 211 millions d’euros, plus huit millions par an de budget de fonctionnement, pour financer un musée dont personne ne voit vraiment l’utilité. Certains prétendent que cette institution n’existe que pour pouvoir être un jour rebaptisée du nom de son auguste promoteur, Emmanuel Macron.
Des mauvaises langues, sans doute.