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- Lutte ouvrière n°2890
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Dans les entreprises
Valeo – Angers : en grève pour les salaires
L’usine Valeo d’Angers, dans la ZI d’Écouflant, où sont fabriqués des projecteurs pour l’automobile, est la plus grosse de l’agglomération angevine, avec 1 160 salariés. Une grève y a démarré vendredi 8 décembre, avec pour revendication 250 euros d’augmentation pour tous.
À l’appel de la CGT et de FO, des débrayages ont été organisés dès le mardi 5 dans toutes les équipes, car les propositions de la direction en cette période de NAO (Négociations annuelles obligatoires) étaient très loin du compte. Seulement 2 % d’augmentation, alors que l’an passé le chiffre d’affaires du groupe a augmenté de 16 % et que les dividendes versés aux actionnaires sont eux aussi en hausse, c’était une provocation.
Décidée donc pour le vendredi 8, la grève a été reconduite chaque jour jusqu’au mercredi 13 au soir. Sur le piquet de grève réunissant entre 150 et 200 grévistes, les discussions ont été nombreuses, notamment sur les difficultés à vivre de son salaire avec l’inflation de ces derniers mois. Conscients qu’il fallait étendre le mouvement, les grévistes ont fait des tours d’atelier pour discuter avec les hésitants, martelant l’idée que, pour arracher de réelles augmentations de salaire, il fallait être nombreux. La direction a eu du mal à cacher son énervement face à ces tournées, qui ont vu certaines lignes de production se vider et ont même convaincu des intérimaires de rejoindre le mouvement.
À l’assemblée générale du 13 décembre, les grévistes ont cependant fait le constat que, trop peu nombreux en lutte, ils n’auraient sans doute pas la force de faire reculer la direction. Ils ont donc décidé de reprendre le travail, en se disant que ce premier échauffement avait au moins permis de créer des liens entre grévistes. Comme résumé dans leur tract distribué pour la reprise : « Nous n’avons pas gagné mais nous nous sommes battus. Cela vaut mieux que de courber l’échine. Organisons-nous maintenant pour la revanche ! »
Cette grève de Valeo a fait parler d’elle dans d’autres usines de l’agglomération, car les revendications sont partagées bien au-delà de la zone industrielle d’Écouflant. Parmi les travailleurs ayant manifesté leur soutien au piquet de grève, il y a eu notamment des militants de Constellium, à Montreuil-Juigné, et de Hitachi, dans la zone industrielle de Saint-Barthélemy, qui comptent eux aussi appeler prochainement à des débrayages sur les salaires.