- Accueil
- Lutte ouvrière n°2901
- Pénurie de médicaments : micro-mesures contre méga-profits
Leur société
Pénurie de médicaments : micro-mesures contre méga-profits
Le 29 février, les députés ont voté à l’unanimité une loi dont l’objectif affiché est de lutter contre les pénuries de médicaments.
L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a enregistré plus de 4 900 signalements de ruptures ou risques de rupture de stock de médicaments en 2023, douze fois plus qu’en 2016.
Cela concerne tous les types de médicaments, avec une forte représentation des médicaments cardiovasculaires et du système nerveux, les anti-infectieux et les anticancéreux. La situation est telle que des patients souffrant de diabète peuvent se retrouver aux Urgences faute d’insuline.
Le texte adopté prévoit la constitution de stocks dits planchers de deux mois pour les médicaments considérés comme indispensables, mais tout en laissant la possibilité à l’ANSM de moduler cette obligation à la baisse. Cette mesure ne permet pas de répondre à la cause principale de pénurie qu’est l’interruption de production par les industriels de médicaments qu’ils estiment insuffisamment rentables. C’est le cas de la majorité des médicaments indisponibles.
L’autre volet du texte concerne le renforcement des sanctions financières contre les laboratoires pharmaceutiques en cas de non-respect des stocks. De 30 % du chiffre d’affaires du médicament concerné, l’amende potentielle passerait à 50 %, dans la limite de 5 millions d’euros, contre 1 million actuellement. Dans le cas de Sanofi par exemple, quand bien même cette mesure serait appliquée, cela correspondrait à moins de 0,1 % des profits réalisées en 2023.
Les pénuries sont devenues chroniques, car elles sont la conséquence de la gestion des grands groupes capitalistes contrôlant la production et la distribution de médicaments. Leur objectif n’est pas de soigner la population, mais de faire du profit.