Acharnement préfectoral24/12/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/12/une_2995-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Acharnement préfectoral

Un ouvrier malien de Dieppe, en Seine-Maritime, en situation on ne peut plus régulière au regard des obligations imposées aux migrants par l’État français, a reçu par courrier une obligation de quitter le territoire français (OQTF).

On lui reproche de ne pas pouvoir produire une autorisation de travail, document déclaré indispensable pour le renouvellement de son titre de séjour. C’est d’autant plus incompréhensible que ce travailleur, présent en France depuis 2014, est en contrat à durée indéterminée (CDI) depuis 2019 et qu’il travaille pour Eiffage sur le chantier du futur EPR2 à Penly. C’est d’ailleurs sur la base de ce contrat que la préfecture de Rouen a régularisé sa situation en 2019.

Aujourd’hui, la préfecture ne retrouve pas ce document, normalement fourni par l’employeur. Égaré dans les dossiers de la préfecture ? Non fourni par Eiffage ? Qu’importe, cela donne lieu à une OQTF ! Cette décision a déclenché de multiples protestations. Devant le tollé, le ministère de l’Intérieur est intervenu pour que soit délivré à ce travailleur un titre provisoire afin qu’il puisse retravailler dans l’attente du jugement du tribunal administratif prévu pour le 6 janvier. Mais ce salaire non payé à cause d’un imbroglio administratif, qui va le lui rendre ? Et pourquoi attendre un jugement au tribunal pour reconnaître que la préfecture de Rouen dégaine les OQTF plus vite que son ombre ?

On se souvient qu’un jeune boucher de Darnétal, dans la banlieue de Rouen, a perdu la vie en septembre dernier en tentant de passer en Angleterre pour fuir une OQTF. Ce jeune, originaire de Guinée, avait vu ses papiers établissant sa minorité contestés par cette même préfecture.

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