Affaire Zecler : pas près d’être jugée12/11/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/11/une_2989-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Affaire Zecler : pas près d’être jugée

La défenseure des droits, Claire Hédon, a dénoncé le caractère raciste du passage à tabac par des policiers d’un homme noir, Martin Zecler, et le fait qu’aucune procédure disciplinaire n’a été ouverte contre eux.

Le 21 novembre2020, Martin Zecler, producteur de musique, était interpellé devant son studio d’enregistrement, à Paris, en raison d’une supposée « forte odeur de cannabis » et d’une « absence du port du masque » en plein regain d’épidémie de Covid. Les policiers l’avaient roué de coups et l’un d’entre eux avait lancé une grenade lacrymogène dans le local où Zecler s’était réfugié.

Une caméra de vidéosurveillance avait filmé l’agression et fait tomber la version policière. Mais il a fallu encore cinq ans pour que les juges d’instruction décident, en juin dernier, le renvoi devant une cour criminelle de trois des quatre policiers, le dernier devant comparaître en correctionnelle. En revanche, comme aucun son n’avait été enregistré, le caractère raciste des violences n’avait pas été retenu. Martin Zecler soutenait qu’il avait été traité de « sale nègre » avant la pluie de coups, et il y avait toutes les raisons de le croire. La défenseure des droits met en avant cette nouvelle charge contre les policiers, mais sa prise de position a surtout une vertu morale qui n’oblige en rien la justice à s’en emparer.

Dans cette affaire, tout montre à nouveau la lenteur avec laquelle les affaires de violences policières sont traitées. Aucune date n’est pour l’heure fixée pour le procès. Un seul de ces policiers est encore en fonction, mais plus sur la voie publique, assure la hiérarchie. Trois sont suspendus et deux ont fait un mois de prison après leur mise en examen. Dès juillet 2021, l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), devant les images accablantes et les versions mensongères des policiers dans les procès- verbaux, demandait un conseil de discipline. Ni le préfet de police de Paris de l’époque, Didier Lallement, ni son successeur, Laurent Nuñez, ne l’ont organisé. Les policiers suspendus sont toujours dans les effectifs puisque, selon le même Nuñez, désormais ministre de l’Intérieur, les violences policières n’existent pas.

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