Agression d’extrême droite : le ventre est encore fécond19/02/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/02/une_2951-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Agression d’extrême droite : le ventre est encore fécond

Dimanche 16 février à Paris, une vingtaine de nervis d’extrême droite ont réussi à faire parler d’eux en s’introduisant de force dans un local d’une association de gauche kurde, qui plus est pendant la projection du célèbre film Z, de Costa-Gavras, qui dénonce la dictature des colonels en Grèce, de 1967 à 1974.

Ces petits nazis sont parvenus, avant de fuir, à tabasser et à blesser au moins deux des participants à la projection, organisée par une organisation de jeunesse kurde dans les locaux de l’Association culturelle des travailleurs immigrés de Turquie, l’ACTIT. Dans cette partie du 10e arrondissement parisien, en quelques années, deux attentats mortels ont déjà été perpétrés contre des militants kurdes. En janvier 2013, trois militantes kurdes avaient péri sous les balles d’un tueur manipulé par les services secrets d’Ankara. Presque dix ans plus tard, en décembre 2022, trois autres Kurdes, dont une responsable d’un mouvement de femmes et un chanteur, ont également péri sous les coups d’un homme présenté comme un déséquilibré.

En s’attaquant aux spectateurs du film Z dans ce local culturel turc et kurde, ces apprentis fascistes qui ont signé d’un autocollant « KOB », désignant les supporters d’extrême droite du PSG, ont visé deux cibles à la fois. Ils ont tenté d’empêcher des spectateurs de visionner un film anti-dictature, mais surtout ils s’en sont pris à une association d’immigrés hostile au régime autoritaire d’Erdogan, dans un quartier populaire et en partie immigré.

Questionné sur cette agression deux jours plus tard à l’Assemblée, le ministre de l’Intérieur, au lieu de condamner les actes, a osé l’amalgame en évoquant « un combat qui devrait nous réunir, c’est le combat contre la violence, contre le fascisme, le nazisme, l’extrême droite… et aussi contre l’ultragauche ! ». La violence serait-elle dans la projection d’un classique du cinéma ? Comprenne qui pourra.

Venant d’un des promoteurs d’un « référendum sur l’immigration » qui prétend qu’il s’agit là « d’un grand problème », challenger agité des Le Pen et Bardella en matière de propagande raciste et anti-travailleurs, on ne saurait s’attendre à un désaveu.

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