Agrochimie : le retour des barbouzes09/10/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/10/une_2932-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Agrochimie : le retour des barbouzes

Une enquête journalistique révèle l’existence d’une plateforme en ligne baptisée Bonus Eventus, qui a accumulé des informations sur quelque 500 personnes du monde entier, scientifiques, militants, journalistes, etc., critiques des OGM ou des produits phytosanitaires.

Ce site, accessible par cooptation, est destiné aux cadres dirigeants de l’industrie chimique pour mettre au point leurs opérations de lobbying destinées à maintenir sur le marché des produits considérés comme dangereux.Aux données publiques sur les personnes fichées ont été ajoutées des informations sur leur vie privée et d’éventuelles failles personnelles pouvant servir à intimider ou à discréditer.

Ces méthodes de basse police ne sont pas nouvelles. En 2019, Monsanto avait été compromis pour avoir constitué un fichier répertoriant 200 personnes, en France, influentes sur la question des OGM, du glyphosate et des pesticides en général. En 2021, la firme, rachetée par BASF, avait été condamnée à 400 000 euros d’amende pour n’avoir pas informé les personnes fichées, et les poursuites contre le groupe avaient été abandonnées. Bonus Eventus a justement été fondée par un ancien responsable de la communication de Monsanto.

Ces révélations ne sont tout de même pas une surprise : dans toutes les filières industrielles, l’espionnage des concurrents, les pressions sur les gêneurs, l’utilisation de méthodes inavouables, voire expéditives, pour les écarter, appartiennent à l’arsenal de la guerre économique généralisée qu’impose le capitalisme.

Partager