Allocations familiales : économies aux dépens des parents22/10/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/10/une_2986-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Allocations familiales : économies aux dépens des parents

Le gouvernement prévoit de baisser les allocations familiales des parents ayant au moins deux enfants de plus de 14 ans. Cela remettrait en question la revalorisation de l’allocation que ces parents perçoivent lorsque leur deuxième enfant atteint ses 14 ans et jusqu’à ses 20 ans.

Ceux qui ont trois enfants dans cette tranche d’âge touchent actuellement une revalorisation pour chaque enfant. Son montant dépend des ressources du foyer, du nombre d’enfants à charge et de leur âge ; pour une famille ayant deux enfants âgés de 14 à 20 ans, la somme peut aller de 19 à 75 euros par mois.

La réforme, prévue pour 2026, ferait passer l’âge de la revalorisation à 18 ans. Elle entraînerait une perte allant jusqu’à 2 700 euros pour un couple aux revenus inférieurs à 85 000 euros ayant trois enfants dans cette tranche d’âge.

Le prétexte avancé par le gouvernement repose sur une étude publiée en mars 2023 selon laquelle le passage de 13 à 14 ans n’entraînerait pas de hausse notable des dépenses familiales. Mais il n’a retenu de ce rapport que ce qui l’arrange ! Car l’étude souligne aussi que peu importe à quel âge les dépenses augmentent, elles pèsent trop lourd tout le temps pour la majorité des foyers. Le décalage de la revalorisation accroîtra ces difficultés, d’autant qu’il s’ajoute au gel de toutes les prestations sociales, dont les allocations familiales, prévu pour 2026.

Le gouvernement justifie aussi ce décalage par la nécessité de réaliser 200 millions d’euros d’économies pour financer un nouveau congé de naissance qui permettrait aux parents de prendre jusqu’à deux mois supplémentaires chacun après l’arrivée d’un bébé. Une façon, en somme, de déshabiller Paul à 14 ans sous prétexte d’habiller Pierre à sa naissance, si tant est que ce congé de naissance voie réellement le jour. Il ne s’agit en effet pour l’instant que d’un article du projet de loi de finances de la Sécurité sociale qui doit être voté par le Parlement. Le décalage de la revalorisation des allocations familiales, par contre, serait adopté par décret.

Le vrai problème reste que les salaires sont trop bas pour que les parents puissent assurer les besoins et l’éducation de leurs enfants. Le gouvernement y contribue en gelant ceux des fonctionnaires, en maintenant le smic à un niveau indigne et, de plus en plus, en rognant sur des aides qui compensaient à peine cette insuffisance.

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