Depuis plusieurs mois, la pression imposée par la direction est de plus en plus palpable. Hausse des cadences dans tous les secteurs, comme au RER où le pas de chaîne est passé récemment de un jour et demi à un jour. À cela s’ajoutent les réductions d’effectif ; plusieurs dizaines d’intérimaires ont été mis à la porte, et les travailleurs qui restent supportent une surcharge de travail. Le résultat est qu’il faut courir dans tous les coins de l’usine, et travailler sous pression pour tenir les délais. Chaque chef se fait mettre la pression par ses supérieurs, et au bout du compte, c’est aux ouvriers qu’Alstom fait payer la note.

On ne compte plus les ordres contradictoires et les manques de matériels. Il faut se contorsionner en permanence pour monter les pièces, et depuis septembre, les journées de travail peuvent atteindre 10 heures pour certaines équipes. En chaudronnerie, il faut en plus travailler dans le bruit permanent.

Depuis quelques semaines, les accidents sont en recrudescence dans l’usine. Pied écrasé par un chariot ou pouces cassés. Depuis, la direction multiplie les briefings sur la sécurité, les affiches et les vidéos sur les écrans de l’usine. C’est une façon pour Alstom de se dédouaner et de mettre toute la responsabilité des accidents sur le dos des travailleurs.

Le mot d’ordre hypocrite de la direction est : « La sécurité est l’affaire de tous », mais pour les actionnaires d’Alstom, la seule véritable « affaire » est le montant de leurs profits.