Cette filiale comprend environ 1 000 travailleurs au Technocentre de Guyancourt, dans les Yvelines, et environ 500 travailleurs sur les sites de Sofia Antipolis (Antibes) et de Toulouse.

La direction a commencé à mettre en place le travail le samedi, à partir du mois d’avril. Prenant comme prétexte le retard sur les plannings des projets de développement des véhicules, les chefs font circuler des tableaux parmi les équipes pour que les camarades de travail « volontaires » pour le travail du samedi, s’y inscrivent. Aujourd’hui, la direction prétend que c’est au volontariat. Mais dans les faits, elle exerce une pression sur les ingénieurs et les techniciens pour qu’ils acceptent, en disant que « si on ne fait pas de sacrifice, Renault va perdre la compétition par rapport aux constructeurs chinois ». Les chefs essaient d’en convaincre quelques-uns de telle sorte que cela entraîne les autres. En réalité, la concurrence oppose les constructeurs automobiles, et ils tentent de mettre les travailleurs en concurrence entre eux à l’échelle du monde, au bénéfice des grands actionnaires.

De plus, la direction vient de faire signer un accord sur l’organisation du travail aux syndicats majoritaires (CFE/CGC et CFDT) dont une clause permet même le travail le dimanche ! La période où l’on peut prendre ses congés d’été est élargie, car les chefs demandent à certains salariés de les poser en dehors des vacances scolaires, pour continuer à travailler sur les projets.

En plus de l’extension du travail aux samedis et dimanches, chez Ampere ST, les conditions pour obtenir des augmentations de salaire ont été durcies également chez Renault. Parmi les ingénieurs d’une même équipe, seuls deux ou trois auront une augmentation cette année. Pour les techniciens, ils auront droit à l’augmentation générale de 1,2 %, et quelques-uns seulement auront une augmentation individuelle. La direction des « ressources humaines » a imposé ces consignes aux petits chefs d’équipe. Elle cherche de cette façon à diviser et à décourager les travailleurs.

Le travail des samedis et dimanches est une attaque de la part des directions de Renault et d’Ampere. Pour l’instant, cela vise les salariés de Ampere ST, mais risque bien de s’étendre à l’ensemble du groupe Renault.

Parmi les travailleurs, certains sont choqués de revenir au siècle dernier. D’autres disent qu’ils n’accepteront jamais de travailler le week-end. Mais des collègues plus jeunes pensent que ce n’est pas si grave, que ça ne les dérangerait pas de travailler le week-end pour arrondir leurs fins de mois. Néanmoins les plus déçus pensent à quitter l’entreprise pour aller travailler ailleurs, et les plus âgés aimeraient partir rapidement à la retraite ou espèrent un plan de départs.

Pour le moment, c’est l’occasion de discuter entre camarades de travail. Car c’est en étant unis et en se battant collectivement que les travailleurs pourraient résister à ces dégradations.