Apprentissage : gouvernement de pickpockets05/03/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/03/une_2953-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Apprentissage : gouvernement de pickpockets

Le salaire net des apprentis qui signeront à partir du premier mars un contrat dans une entreprise de plus de dix salariés sera plus faible que jusqu’alors. Deux mesures du projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2025 vont en effet réduire ce que touchent ces jeunes travailleurs.

Jusqu’à présent les apprentis payés moins de 79 % du smic, soit 1 423 euros brut par mois, étaient exonérés des cotisations sociales et ne payaient pas la CSG ni la CRDS. Désormais, tous ceux qui toucheront plus de 50 % du smic, soit 900 euros brut, seront assujettis à ces cotisations. Leur salaire net en sera donc diminué, de 5 euros par mois pour ceux âgés de 18 à 20 ans en deuxième année à 146 euros pour ceux de plus de 26 ans embauchés au smic.

Il y a actuellement un million d’apprentis. À coups d’aides, les gouvernements successifs ont amplement favorisé cette forme de contrat de travail, qui permet à l’employeur de sous-payer ses salariés. Rien ne justifie en effet que des jeunes de moins de 18 ans ne soient payés que 27 % du smic soit 486 euros brut. La formation n’est d’ailleurs souvent qu’un mauvais prétexte. Dans la grande distribution, des apprentis effectuent exactement les mêmes tâches que leurs collègues en CDI pour des salaires bien moindres. De plus, une grande partie des apprentis sont aujourd’hui des étudiants pour qui les formations en alternance sont le seul moyen de préparer un diplôme d’enseignement supérieur tout en étant rémunérés, et les entreprises en abusent.

L’Inspection générale des finances estime que le gouvernement pourra ainsi récupérer près d’un milliard et demi d’euros de recettes. Ce sera autant que les jeunes travailleurs ne toucheront plus.

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