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- Lutte ouvrière n°2995
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Dans les entreprises
Arkema – Marseille : deux semaines de grève
Les salariés d’Arkema à Saint-Menet, dans le 11e arrondissement de Marseille, se sont majoritairement mis en grève le 11 décembre, et l’ont reconduite jusqu’au 23 décembre.
Comme sur les douze autres sites français en grève, tout est parti des négociations annuelles obligatoires. La direction du groupe chimique s’en tenait à 1,2 % d’augmentation générale, avec un minimum de 35 euros, le plus bas depuis 2002, alors que l’inflation a explosé. La prime de résultat était, elle, de zéro. Cela s’ajoute à la suppression de 260 emplois supplémentaires, prévue en 2026 sur les différents sites du groupe.
La grève a éclaté à l’appel de la CGT, le syndicat revendiquant 160 euros d’augmentation pour tous, loin des propositions de la direction, et alors que les actionnaires, eux, empochent 267 millions d’euros de dividendes, un rendement de 8 % selon la CGT. Le 18 décembre, la grève était à nouveau reconduite sur le site de Saint-Menet par une cinquantaine de grévistes réunis en assemblée générale, sur le piquet où s’organisent les repas et les discussions. Grâce à un grand écran, des échanges en visioconférence se tiennent aussi avec les grévistes des autres sites.
L’arrêt de la production étant total, la direction a convoqué en urgence un CSE extraordinaire, menaçant de mettre en chômage technique les sites paralysés par la grève, ce que la CGT jugeait illégal en considérant qu’il s’agirait là d’une entrave à la grève. À l’appui de son chantage, la direction envoyait un huissier sur le site de Saint-Menet le 19 décembre.
Finalement, le 23 décembre, la direction proposait d’augmenter le minimum à 50 euros et accordait une prime de résultat de 400 euros. En même temps, elle s’engageait à supprimer moins d’emplois que prévu. Plusieurs dizaines de grévistes réunis en assemblée générale ont alors voté, à une courte majorité de quelques voix, la « suspension » de la grève à Saint-Menet, comme sur la plupart des sites.
Seuls les salariés du site de Mont, dans les Pyrénées, voulaient poursuivre. Mais, pour beaucoup, cette grève en appellera d’autres car arracher de véritables augmentations « à la hauteur des profits » nécessitera vraiment un combat de l’ensemble du monde du travail.