La Haute Autorité de santé (HAS) avait en effet statué qu’il n’apportait « pas de progrès » face à ses concurrents, tout en étant deux fois plus cher. Mais, le 24 juillet, le trust pharmaceutique a finalement obtenu gain de cause. Que s’est-il passé ?

Un article du Canard enchaîné rapporte les raisons de ce revirement. C’est un exemple de la façon dont les plus puissantes entreprises françaises dictent leurs décisions aux hautes sphères de l’État, et siphonnent les caisses publiques, en l’occurrence celles de la Sécurité sociale. Dès 2020, le directeur général de Sanofi conditionnait la production de l’Efluelda en France à son remboursement à 100 %. Après la décision négative de l’HAS, non seulement le laboratoire a mené plusieurs recours, mais il a surtout obtenu de Macron le changement de la direction de cette institution. Le président de la République a en effet nommé à sa tête Lionel Collet, ex-conseiller de l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn.

Cette nomination a peut-être été facilitée par le fait que le président de Sanofi, Frédéric Oudéa, est réputé très proche de l’Élysée et est le mari d’une ancienne ministre macroniste, Amélie Oudéa-Castéra. En effet, le dernier rapport rédigé par les infectiologues de la HAS à propos de l’Efluelda, à nouveau défavorable, a été modifié a posteriori. La nouvelle conclusion parle d’« effet modeste mais significatif », contre l’avis des experts eux-mêmes, qui s’appuyaient sur plusieurs agences de santé européennes. Cette falsification, couverte par Collet, a donc débouché sur l’autorisation du remboursement à 100 % pour les seniors.

Vu le prix de l’Efluelda imposé par Sanofi, la campagne de vaccination antigrippale commence sous les meilleurs auspices pour ses bénéfices.