Cancers : hausse du budget en trompe-l’œil12/03/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/03/une_2954-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Cancers : hausse du budget en trompe-l’œil

Le ministère de la Recherche vient de claironner qu’il accorde cette année 15 millions d’euros supplémentaires à la recherche sur les cancers pédiatriques en augmentant la dotation annuelle de l’Institut national du cancer (INCa).

En fait, le budget préparé à l’automne par feu le gouvernement Barnier et repris en début d’année par celui de Bayrou prévoyait la baisse des crédits sur ces cancers qui touchent les enfants. Cette mesure d’économie était tellement inhumaine que le gouvernement de Bayrou a fini par approuver un amendement au budget, déposé par des députés de gauche, accordant ces 15 millions d’euros supplémentaires. Tout ce petit monde est donc satisfait : la gauche parce qu’elle peut prétendre être utile à quelque chose et le gouvernement parce qu’il paraît se soucier de la santé de la population, bien qu’il se soit fait forcer la main pour éviter la censure.

Par contre, les malades du cancer, enfants ou adultes, leurs familles et tous ceux qui craignent d’être atteints un jour, n’ont pas à se réjouir. Ce que les services de communication du gouvernement ne disent pas, c’est qu’au fil des ans les subventions à l’INCa venant du ministère de la Recherche et de celui de la Santé ont progressé bien moins que la hausse officielle des prix. Au total, ces dotations de l’État se montaient, selon le Sénat, à 91,1 millions d’euros en 2007 et, selon le dernier rapport d’activité de l’INCa, elles étaient de 100,3 millions en 2023. Compte tenu de l’inflation officielle, cette hausse est en fait une baisse de 15,5 millions en euros constants.

Ainsi, même avec ce coup de pouce in extremis de 2025, le budget alloué à l’INCa, et donc attribué à la recherche sur les cancers, est encore inférieur à ce qu’il était il y a une génération. Pas de quoi se vanter…

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