Ils protestent contre « le système mafieux d’Uber » qui vient d’augmenter la commission prélevée sur chaque course et dénoncent plus généralement la dégradation de leur niveau de vie. Alors que la commission était uniforme, à 25 % du prix perçu, Uber a instauré un taux variable sous prétexte de s’adapter à l’attractivité de la course. Dans les faits, il prélèvera une commission de 45 % pour les trajets les plus fréquents. Le prix de la course va lui aussi être modifié, selon un algorithme opaque tant pour les clients que pour les chauffeurs. Enfin, sous prétexte que le marché se développe, Uber a augmenté le nombre de chauffeurs habilités. Depuis quelque temps, les candidats payent seulement 20 euros pour une formation éclair, ce qui met de plus en plus de chauffeurs en concurrence.

Les chauffeurs de VTC sont des autoentrepreneurs, souvent d’anciens salariés qui espéraient gagner plus sans être soumis à une hiérarchie ou à un patron. Beaucoup ont emprunté pour payer, en location-vente, une berline luxueuse. En fait de liberté, ils se retrouvent soumis à une plateforme, Uber, Bolt, Heech ou d’autres du même genre qui font leur beurre sur les chauffeurs. Ils se retrouvent pris au piège comme le formulait l’un d’eux à Lyon : « En bossant de 4 heures du matin à minuit je gagne 200 euros par jour maxi. »

Pris à la gorge, les chauffeurs ont toutes les raisons de se mobiliser. De Nice à Paris en passant par Lyon ou Bordeaux, ils se sont organisés en association, parfois en syndicat, pour être moins isolés face aux plateformes géantes. Si les chauffeurs VTC qui travaillent pour Uber ou Bolt sont un peu mieux traités que les livreurs à vélo qui pédalent pour Uber ou Deliveroo, le mécanisme est le même, ils restent des forçats de la route.