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Dans les entreprises
À Cholet, le combat s’organise
Lundi 18 novembre, une centaine de travailleurs réunis devant l’usine Michelin de Cholet ont élu un comité de lutte pour préparer les actions futures.
Depuis l’annonce, mardi 5 novembre, de la fermeture de l’usine d’ici six mois, la mobilisation n’a pas cessé, car se faire mettre à la porte par un groupe qui croule sous les profits accroît la colère.
En 2023, sur 2 milliards de bénéfices net, Michelin a distribué 900 millions en dividendes. Ce que la direction appelle des « mesures d’accompagnement », à savoir 35 000 euros d’indemnité supra- légale et 500 euros par année d’ancienneté, apparaît insuffisant à tout le monde, a fortiori dans un contexte où les licenciements pleuvent.
Depuis l’annonce, c’est autour du piquet installé à l’entrée que se retrouvent tous ceux qui refusent de se laisser sacrifier pour la famille Michelin et les grands actionnaires. Après une première manifestation réussie vendredi 8 novembre, où les salariés de Michelin avaient été rejoints par des centaines de travailleurs de l’agglomération et du département, le temps fort suivant a été la montée au siège clermontois de l’entreprise, mercredi 13 novembre.
Les 150 travailleurs qui ont fait le déplacement ce jour-là n’ont pas regretté le voyage ! Non seulement parce que cela faisait du bien de protester aux côtés de leurs camarades de Vannes, mais parce que le voyage a été mis à profit pour discuter de la suite du mouvement. Et puis il y avait de la fierté à voir cette manifestation faire la Une des informations le soir et le lendemain.
Jusqu’à présent, les tentatives d’affaiblir le mouvement ont échoué. La direction, secondée par la préfecture, a tiré prétexte d’articles dans la presse locale sur les « nuisances » des feux allumés au piquet pour faire intervenir les pompiers, sous escorte policière. Mais cela n’empêche pas les braseros de chauffer et les travailleurs, en grève ou non, d’être contents de se retrouver sous les barnums.
La direction essaye de diviser les travailleurs mais n’y parvient pas, car le sentiment dominant est d’être tous dans la même galère. Lundi 18, on a pu vérifier qu’il n’y a pas de fossé entre les travailleurs du piquet et ceux de l’intérieur, quand la direction a fait planer la menace de faire entrer un camion, alors qu’aucun ne passait depuis deux semaines. Aussitôt, les boucles WhatsApp ont été activées et plus de 150 travailleurs ont rappliqué devant et derrière les grilles. Mardi 19, la direction est revenue à la charge, cette fois en tentant de faire voter la levée du blocage, mais son petit jeu a échoué. Et la venue d’huissiers aux entrées n’a fait que raviver la détermination à poursuivre le combat.
Encouragés par les marques de soutien lors d’une distribution de tracts à la population samedi 16 novembre sur le marché, les travailleurs ont prévu de se rendre au Carrefour de l’orientation et des métiers, à la rencontre des jeunes et de leurs parents. Comme le comité de lutte l’a écrit dans un tract adressé à l’ensemble des travailleurs de l’usine : « N’acceptons pas l’inacceptable, luttons tous ensemble ! »