Cisjordanie : la colonisation, inexorable, inacceptable19/11/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/11/une_2990-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans le monde

Cisjordanie : la colonisation, inexorable, inacceptable

En Cisjordanie occupée, la violence meurtrière des colons d’extrême droite et de l’armée israélienne s’est intensifiée depuis octobre dernier. Les premiers, en règle générale soutenus par la seconde, ont mené au moins 264 attaques au cours de ce seul mois : un rythme inédit, selon un organisme de l’ONU.

Les chiffres sont parlants. Depuis le 7 octobre 2023, 1 006 Palestiniens ont été tués dans le territoire et 43 Israéliens, avec ou sans uniforme. Mais les agressions menées par des colons se sont multipliées depuis que, même en toute hypocrisie, certains chefs d’État ont dit reconnaître l’existence du problème palestinien, en particulier avec le vote annoncé du plan de paix de Trump par l’ONU. Entre le 13 et le 17 novembre, les soldats israéliens ont tué deux adolescents palestiniens dans le sud cisjordanien. Le 14, les colons d’extrême droite ont incendié une mosquée à Dayr Istiya, près de la ville de Salfit, et l’armée, lors d’un raid, a tué un jeune de 19 ans près de Naplouse. Le 15, près de Ramallah, des colons ont attaqué des villageois, dont quatre sont portés disparus. Le 16, deux villages ont été pris d’assaut au nord-est de Ramallah, et le même jour des dizaines de Palestiniens ont été arrêtés dans la zone de Jérusalem- est.

Si, lundi 17 novembre, les autorités israéliennes ont exceptionnellement fait évacuer un avant-poste de colons près de Goush Etzion, au sud de Jérusalem, et commencé à y faire intervenir des pelleteuses, c’est au motif que ce terrain était destiné à des constructions officielles… donc à l’implantation d’une nouvelle colonie. Il semble que cette décision ait incité des militants d’extrême droite installés en Cisjordanie, à redoubler leurs exactions à l’encontre des villageois palestiniens, qu’ils traquent en permanence.

Commandos détruisant les maisons, les cultures, attaques meurtrières contre les travailleurs des oliveraies, destruction ou interdiction d’accès aux récoltes, visant à priver les habitants de ressources, c’est le quotidien que les colons, avec le soutien de l’armée, font subir aux plus de trois millions de Palestiniens vivant en Cisjordanie. Qu’ils occupent des avant-postes ou habitent des implantations considérées comme légales, ils sont désormais plus de 700 000, y compris à Jérusalem-Est, à se sentir soutenus par la politique de colonisation que tous les gouvernements, de gauche comme de droite, ont mené depuis 1967.

Si, depuis peu, Netanyahou affiche quelque distance vis-à-vis des plus violents et des plus extrémistes de ces groupes de colons, c’est vraisemblablement à l’approche d’un épisode électoral, et en réponse aux protestations de l’opposition. Les colons n’oublient pas que, fin octobre, le Parlement israélien s’était prononcé pour l’examen de deux projets de loi visant à étendre la souveraineté israélienne en Cisjordanie occupée.

Mais même si les implantations continuent de miter inexorablement la Cisjordanie, rendant de plus en plus impossible l’existence d’un territoire continu pour la population palestinienne, celle-ci persiste à exiger que ses droits soient reconnus. Et c’est la seule issue pour ces deux peuples qui cohabitent entre la Méditerranée et le Jourdain.

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