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- Lutte ouvrière n°2938
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Clinique Francheville – Périgueux : grève pour les salaires
Depuis mardi 12 novembre, une majorité des 400 salariés de la clinique privée Francheville, de Périgueux, sont en grève. Ils réclament une augmentation minimum de 100 euros net pour tous.
Les grévistes manifestent devant l’établissement avec des drapeaux, slogans et pancartes et sont très soutenus par les klaxons des voitures qui passent. Jeudi 16 novembre, les salariés du SMR, centre de réadaptation appartenant au même groupe, situé à une quinzaine de kilomètres, les ont rejoints au piquet de grève.
Les grilles de salaire n’ont pas bougé depuis de nombreuses années, et les quelques petites rallonges accordées par la direction l’ont toujours été sous forme de primes. C’est pourquoi, à l’occasion des négociations salariales annuelles, la revendication d’un salaire décent et régulier s’est imposée chez ces salariés, principalement des femmes. Comme exemple de la radinerie de GBNA (Groupe Bordeaux Nord Aquitaine), patron de cet hôpital, une infirmière qui a 37 ans d’ancienneté gagne 2 100 euros, primes comprises. Et sans les primes, de nombreux salaires sont en dessous du smic. Les syndicats demandent l’alignement des salaires sur ceux de l’hôpital public, lequel n’est pourtant pas réputé pour ses largesses.
Pourtant, cet hôpital est l’un des trois établissements de Dordogne que possède la famille Guichard, deuxième groupe de santé privé en Nouvelle-Aquitaine où elle possède treize établissements. Réalisant un chiffre d’affaires de plus de 250 millions d’euros, les fils Guichard sont à la tête d’une fortune totale de 350 millions d’euros, d’après le magazine Challenges, et sont classés 375e des 500 plus grosses fortunes de France. Et ils osent proposer aux travailleurs de se contenter de quelques dizaines d’euros de prime supplémentaires, soumis à des conditions d’assiduité.
Malgré les réquisitions du personnel, les tentatives de diversion de la direction, la participation à la grève est telle que l’activité de la clinique est sérieusement ralentie. Jusqu’à présent, la direction dit ne pas vouloir céder mais la grève tient bon et est entrée dans sa deuxième semaine.