Rodolphe Saadé, le PDG et principal actionnaire du troisième armateur mondial de porte-conteneurs (CMA CGM), a annoncé investir 20 milliards de dollars aux États-Unis.

Après avoir été reçu à la Maison-Blanche, Saadé a déclaré dans une longue interview au journal Les Échos avoir « compris que le président Trump souhaite aider les compagnies maritimes qui veulent investir aux États-Unis, par exemple pour construire des navires sur place, ou opérer des bateaux battant pavillon américain ». La famille Saadé s’y connaît en effet en matière d’aide étatique. Elle a fait fortune grâce au soutien sans faille que les gouvernements français successifs ont prodigué à la CMA CGM, renflouant ses caisses, créant des niches fiscales en sa faveur ou encore lui permettant de déroger au Code du travail grâce à un pavillon de complaisance officiel.

Après avoir profité à fond de la crise post-Covid en multipliant par dix le prix du transport de ses conteneurs et réalisé des bénéfices record, le patron de CMA CGM essaie aujourd’hui de prendre de vitesse ses concurrents sur le marché américain en s’adaptant à la politique de Trump.

Pendant que Macron et les autres dirigeants européens discourent sur la nécessité de faire face à la guerre commerciale américaine avec les sacrifices imposés à la population, Saadé, après Stellantis ou ArcelorMittal, montre que la seule philosophie des capitalistes, c’est de garantir leurs profits. Ces groupes, en effet, ont également promis d’investir des milliards aux États-Unis car ils savent jouer sur tous les tableaux quelle que soit la situation. Enfin, et comme Saadé le reconnaît sans fard, si hausse des barrières douanières il devait y avoir, « à la fin, c’est le client qui va devoir payer », c’est-à-dire les populations par le biais d’une nouvelle flambée des prix.