Collège Darius-Milhaud – Marseille : un sous-effectif criminel05/03/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/03/P11-2_%C3%89motion_devant_le_coll%C3%A8ge_Darius_Milhaud_le_3_mars_2025_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C222%2C2362%2C1550_crop_detail.jpg

Leur société

Collège Darius-Milhaud – Marseille : un sous-effectif criminel

Vendredi 28 février, Alassane, 13 ans, est mort pendant la pause déjeuner, après une chute sur la nuque lors d’un jeu funeste qui s’est déroulé dans la cour du collège Darius-Milhaud de Marseille.

Illustration - un sous-effectif criminel

L’émotion des parents est d’autant plus grande que le manque de personnel est criant dans ce collège populaire du 12e arrondissement de Marseille. Reconstruit il y a quinze ans pour héberger 600 élèves, il en accueille aujourd’hui plus de 700, venant des petites cités alentour. Il est situé à côté d’une friche, celle d’un ancien collège type Pailleron qui le jouxtait et qui a été reconstruit ailleurs il y a plus de dix ans.

Depuis la rentrée 2024, comme dans de nombreux collèges de la ville, il manque des professeurs, notamment en espagnol, en mathématiques ou encore en technologie. La vie scolaire est notoirement insuffisante, avec seulement six surveillants (AED), un pour plus de cent collégiens, ainsi qu’un poste et demi de conseiller principal d’éducation (CPE). Il n’y a qu’une seule infirmière pour prendre en charge chaque jour des adolescents avec les problèmes de leur âge, soigner les petites blessures ou les conséquences d’une situation familiale et sociale difficile.

Dans ces collèges de grande taille, le manque chronique d’adultes rend la vie de plus en plus difficile aussi bien pour les élèves que pour le personnel. La dégradation générale de la société nécessiterait pourtant la présence en nombre suffisant d’enseignants et de surveillants, mais aussi d’infirmières, d’assistantes sociales, d’agents administratifs et d’entretien.

Alors, quand l’Éducation nationale lance une campagne contre la violence à l’école ou le harcèlement scolaire, ce n’est qu’une rustine pour se dédouaner de sa propre responsabilité dans la carence de moyens humains et matériels dans la plupart des établissements scolaires. Le jour même de ce drame, les représentants d’une fédération de parents d’élèves et de tous les syndicats d’enseignants dénonçaient devant l’inspection académique le choix de financer l’ouverture d’un collège privé jésuite, alors que les collèges publics manquent cruellement d’argent.

Comme le disait à la rentrée un manifestant, brocardant la politique des ministres successifs et pointant la baisse du budget de l’Éducation prévu pour 2025 : « Ce n’est pas d’un choc des savoirs dont l’école a besoin, mais d’un choc des moyens ! »

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