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Leur société
Confédérations syndicales : au garde-à-vous
Le discours de Macron appelant à rentrer dans l’économie de guerre a rallié toutes les directions syndicales. Toutes lui ont emboîté le pas sur la nécessité d’un effort de guerre.

La secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, a déclaré le 10 mars que le peuple « veut bien contribuer à faire des efforts mais il faut que tout le monde fasse des efforts », face à « un agresseur qui est la Russie aujourd’hui ». « On n’est pas entré en guerre, mais c’est un appel à la responsabilité : il va falloir que chacun et chacune laisse tomber un peu les dogmes », a-t-elle ajouté. C’est un discours identique que tiennent les patrons à chaque fois qu’ils veulent imposer des sacrifices aux travailleurs.
Sophie Binet, pour la CGT, est sur la même longueur d’ondes, bleu blanc rouge. S’il faut augmenter les crédits militaires, ce à quoi elle se résigne visiblement, ceux-ci doivent avant tout permettre de défendre l’industrie européenne et nationale. « Ce n’est pas possible […] d’augmenter les crédits militaires pour aller financer l’industrie américaine », a-t-elle déclaré. «On ne peut pas nous parler matin, midi et soir d’économie de guerre et laisser mourir notre industrie. » Et de déplorer que l’État ait refusé de «nationaliser temporairement » l’entreprise chimique Vencorex, en redressement judiciaire, qui fabrique notamment du matériel utilisé dans le nucléaire civil et militaire. Selon la secrétaire générale de la CGT, l’industrie de guerre serait donc bonne pour l’emploi. C’est ainsi que dans des entreprises du secteur militaire, on trouve des syndicats CGT pour défendre la production de bombes, canons, radars et avions français. Le Rafale serait le « garant de la souveraineté » française, comme on peut le lire dans un tract de la CGT de l’usine Dassault de Cergy, par exemple, et donc le garant de l’emploi.
Les travailleurs, qui font fonctionner toute la société, n’ont jamais voix au chapitre quant à l’utilité ou à la nocivité de ce qu’ils produisent. Personne ne peut se féliciter de la bonne santé de la production d’engins de mort. Les travailleurs ont intérêt à dénoncer le prix qu’ils auront alors à payer, ceux qui seront au front comme ceux qui seront sur les lignes de production, à l’opposé de ce que défendent les confédérations syndicales.