Le livre révèle par exemple le contenu d’une visioconférence tenue en août 2023 entre trois dirigeants de groupes privés et Elsa Hervy, dirigeante de la fédération française des entreprises de crèches.

Elsa Hervy, qui est en contact avec Aurore Bergé, les rassure à la veille de la publication de plusieurs livres sur les maltraitances dans ces crèches : « Il y a le fond et la posture médiatique. Aurore va avoir besoin de vous convoquer pour montrer qu’elle agit et qu’elle n’a pas peur des gros. » Un autre patron indique : « Il va falloir qu’on nourrisse sa séquence médiatique. » Un autre ajoute : « il faut bien l’encapsuler pour éviter qu’elle sorte des conneries. »

La capsule était manifestement en place puisque, la semaine suivante, la ministre reprenait à la télévision tous les éléments de langage élaborés par ces braves conseillers.

Mais les ennuis s’accumulent pour l’ancienne ministre, puisqu’elle avait prétendu sous serment lors d’une commission d’enquête parlementaire n’avoir « aucun lien personnel, intime ou amical, ni d’accointances » avec Elsa Hervy. Or, depuis le dépôt de la plainte contre lui, Castanet a rendu public un courriel de juillet 2023 de la ministre à sa directrice de cabinet qui indique à propos de cette patronne des crèches privées : « C’est surtout une copine : elle sera très aidante avec moi. » Du coup le bureau de l’Assemblée nationale n’a pu que poursuivre en justice l’ancienne ministre pour faux témoignage.

Elle n’a pourtant fait que son travail de ministre en servant fidèlement les intérêts des possédants.