Le 3 avril, Loïc Kervran, un député du groupe Horizons, le parti d’Édouard Philippe, a fait adopter une proposition de loi revenant sur des dispositions prises en 2019 pour désengorger les prisons.

Contrairement à ce qui se fait aujourd’hui, l’incarcération deviendrait la règle, y compris pour des peines de prison ferme de moins d’un mois. Le principe selon lequel une peine inférieure ou égale à six mois doit obligatoirement être aménagée, par exemple par le port d’un bracelet électronique, serait abrogé. L’aménagement d’une peine pourrait subsister, et même jusqu’à deux ans de prison, mais sur décision du juge.

Sa proposition, qui n’est pas encore transformée en loi, s’appuie sur l’idée que les dispositions précédentes brimeraient la liberté des juges, lesquels devraient seuls décider s’il faut ou non incarcérer, et qu’elles n’ont mis fin ni à la surpopulation carcérale ni à la récidive.

Mais l’argument massue, qui a sûrement rencontré un soutien dans un large éventail de députés de l’extrême droite au centre, tient sûrement plus à l’affirmation que 80 % des Français trouveraient la justice laxiste.

Que de voix en perspective... et quel enfer dans les prisons déjà surpeuplées !