Le quotidien Le Monde du dimanche 26 octobre a consacré une pleine page à Éric Trappier, PDG de Dassault Aviation et président de l’UIMM, le puissant syndicat patronal de la métallurgie. Il titrait : « Éric Trappier, un PDG de combat pour Dassault. »

Il est bien vrai que Trappier n’a cessé de défendre les intérêts de la famille du même nom. Il réitère en ce moment le chantage de retirer Dassault du projet européen du futur SCAF (Système de combat aérien du futur) si l’entreprise n’est pas à la tête du programme, s’appuyant sur le succès du Rafale, « le meilleur avion au monde », pour affirmer que Dassault peut très bien se passer des autres pour réussir.

Vient ensuite la liste des bonnes relations entretenues par la famille et lui-même avec les dirigeants politiques de tous bords. Décoré en mai dernier de la médaille de commandeur de la Légion d’honneur, par Sébastien Lecornu, Éric Trappier s’enorgueillit d’avoir des bons contacts avec l’ensemble du monde politique en France, du RN à LFI. Mélenchon s’était même payé le luxe d’assister à l’enterrement d’Olivier Dassault en 2021. Il vient d’en remettre une couche en affirmant son « soutien à Dassault » dans la guéguerre autour du SCAF, afin de donner à la France la « priorité à l’indépendance et à la souveraineté pour se défendre ».

La dépendance de la famille Dassault à l’égard de l’argent public que ses entreprises reçoivent depuis des décennies, tous gouvernements confondus, est bien connue. Trappier ne fait que poursuivre le chemin que ses maîtres ont tracé.