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- Lutte ouvrière n°2950
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Dans les entreprises
Dassault – Cergy : une CGT en ordre de bataille derrière le patron
Dans la concurrence entre les différents fabricants d’armes, les industriels américains ont l’avantage de la taille, celle de leur industrie, comme celle de leur armée et celle de leur État. Ils sont, et de loin, les premiers fabricants et fournisseurs d’armement.
Les pays qui achètent tout ou partie de leur équipement militaire aux États-Unis, ne serait-ce que quelques pièces essentielles, se mettent donc de fait sous la tutelle américaine. C’est pourquoi, pour sa publicité, l’avionneur Dassault fait valoir que ses Rafale non seulement tuent aussi efficacement que les F-35 de Lockheed Martin, mais qu’ils le font en toute indépendance, ne comportant aucune pièce sous licence américaine.
Dans ce combat pour le profit, sur le terrain de la mort et de la préparation de la guerre, le patron Dassault est rejoint et appuyé par le syndicat CGT de l’usine de Cergy, dans le Val-d’Oise. Dans un tract du 28 janvier, le syndicat reprend exactement les arguments du patron, écrivant « Acheter un Rafale, c’est garder sa souveraineté. »
Non contente de jouer aux soldats de plomb en prétendant conseiller les états-majors des divers armées européennes sur leurs choix aéronautiques, la CGT pose au responsable industriel national. Elle écrit : « Si le Rafale existe aujourd’hui c’est parce que les élus CGT ont défendu l’idée d’un avion franco-français dans toutes les instances politiques au début des années 80. » À croire que Dassault attendait la CGT pour décider de la meilleure façon d’engranger des profits et que l’État demandait l’avis des syndicats avant d’engraisser le patronat par ses commandes sous prétexte de défense nationale !
Cet alignement total sur les positions patronales a une conséquence. À aucun endroit le tract n’évoque les milliards de bénéfices de la famille Dassault, ni le fait que, pour les conserver et les accroître, les travailleurs paieront l’addition, sur les chaînes de montage avant de le faire sur les champs de bataille.