États-Unis : le scandale des opioïdes12/02/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/02/une_2950-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : le scandale des opioïdes

7,4 milliards de dollars d’amendes pour 35 milliards de revenus : la société pharmaceutique Purdue et la richissime famille Sackler qui la possédait viennent d’être (légèrement) égratignées.

La justice américaine les a condamnés pour avoir, comme l’a dit la procureure chargée de l’affaire, « joué un rôle central dans le commencement et la propagation de l’épidémie liée aux opioïdes ».

Ce n’est pas cher payé pour une catastrophe sanitaire déclenchée à partir des années 1990 par la très agressive campagne de marketing de Purdue. Elle a fait croire – en contradiction avec toutes les données scientifiques et médicales qu’elle connaissait parfaitement – qu’un morphinique très puissant, l’Oxycontin, pouvait calmer la douleur sans provoquer la terrible et bien établie dépendance causée par cette famille de médicaments.

Après des prescriptions délivrées à près de 100 millions de patients, on dénombre au total 700 000 morts d’overdose par opioïdes aux États- Unis, et le compteur tourne encore à plus de 75 000 par an à présent, alors que les cartels de la drogue ont repris le marché des patients rendus dépendants aux opiacés en remplaçant l’Oxycontin de Purdue par le Fentanyl.

Mais, derrière ces criminels en blouse blanche épinglés (avec modération) par la justice, se profile de fait l’ensemble de l’industrie pharmaceutique. Comme l’a dit la procureure, à propos de la seule famille Sackler, elle « cherche sans relâche à engranger des bénéfices au détriment de patients vulnérables ».

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