Fonctionnaires : grandes manœuvres contre les travailleurs10/04/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/04/une_2906-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Fonctionnaires : grandes manœuvres contre les travailleurs

Le gouvernement veut une réforme du statut des fonctionnaires. Une rencontre a eu lieu dans ce but avec les syndicats mardi 9 avril. D’autres réunions de ce type sont programmées sur plusieurs mois.

Ces discussions ne servent qu’à enrober une nouvelle attaque contre les travailleurs des services publics et à rechercher la complicité des directions syndicales. Le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini, a fourni aux représentants syndicaux un document dans lequel il explique qu’il faut remettre en question les catégories A, B et C de la Fonction publique. Les raisons invoquées sont qu’elles « sont parfois un plafond de verre pour les agents » et que c’est un système qui « empêche les mobilités ». Le document explique aussi que cela écrase « la courbe des rémunérations entre catégories » et qu’il faut développer la « rémunération au mérite. » Autrement dit, il annonce de nouvelles attaques contre des travailleurs en prétendant que c’est pour leur bien.

Dans les hôpitaux, les établissements scolaires, les municipalités, les administrations… les travailleurs du public ont des salaires au plus bas, et qui ont de plus été rongés par l’inflation tout comme les travailleurs du privé. La séparation des fonctionnaires en trois catégories – les tâches de direction et d’enseignement (catégorie A), celles d’encadrement intermédiaire (catégorie B) et d’exécution (catégorie C) – est un très bon prétexte pour l’État pour ne pas avoir à augmenter ces salaires. Par exemple, quand un agent change d’affectation pour avoir une tâche qui devrait officiellement être mieux payée, il doit souvent, pour obtenir le salaire correspondant, passer un concours avant de changer de catégorie… à la condition que l’administration crée des postes pour ces concours. Sinon, il reste avec son ancien salaire.

Si le gouvernement veut supprimer ces catégories, il n’est pas besoin d’être devin pour savoir que ce ne sera pas pour augmenter les salaires. L’État se comporte en patron comme les autres, qui cherche à aggraver les conditions de travail et à abaisser les salaires.

Le ministre prend des précautions avant de porter ses coups, parce qu’il y a plus de cinq millions de fonctionnaires, qui représentent une force de contestation potentielle considérable. Il veut donc commencer par mettre dans sa poche les directions syndicales, en ayant l’air de faire de petites concessions afin qu’ensuite elles puissent prétendre avoir bien défendu les intérêts des fonctionnaires lors des entrevues ministérielles. Elles pourraient alors devenir le relais de l’attaque gouvernementale contre les travailleurs. La manœuvre est cousue de fil blanc.

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