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Dans le monde
Gaza : le chantage de Netanyahou
Les négociations en vue de la deuxième phase du cessez-le-feu à Gaza ont commencé le 10 mars à Doha. Loin de mettre un terme à la guerre totale menée depuis seize mois aux Palestiniens, le gouvernement de Netanyahou accentue la pression et sème la mort sur tous les fronts.
C’est d’ailleurs ce qu’annonce fièrement le site israélien pro- gouvernemental I24news, en titrant : « Un mort au Liban, 5 à Gaza et 3 terroristes éliminés à Jénine. » La guerre continue sous toutes les formes. Après le blocage, le 4 mars, de l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza, l’arrêt de l’approvisionnement en pain et en produits de première nécessité, après la fermeture des principaux points de passage vers l’enclave, le ministre israélien de l’Énergie a décrété le 9 mars l’arrêt de son approvisionnement en électricité. La principale usine de dessalement d’eau du territoire, desservant en eau potable des centaines de milliers de Gazaouis, ne peut donc plus fonctionner. Habitués de longue date à utiliser des générateurs indépendants, et à vivre des heures durant sans courant, les habitants revenus dans leurs quartiers en ruines sont suspendus aux faibles quantités de carburant disponible. L’extrême droite israélienne de Ben Gvir, l’ex-ministre de la Sécurité intérieure, démissionnaire parce que refusant l’idée du cessez-le-feu, réclame d’ailleurs que toute entrée de carburant soit interdite et que les réservoirs de fioul repérés à Gaza soient bombardés.
Les négociations dont dépend la deuxième phase du cessez-le-feu n’empêchent donc pas Netanyahou de poursuivre sa guerre, avec le soutien affirmé de son allié Trump. L’armée israélienne s’est déployée en Cisjordanie, chassant les Palestiniens de leurs habitations au sein du camp de Jénine et appuyant les agressions des colons d’extrême droite, et elle envoie ses drones tueurs à Gaza. Ses habitants, qui attendaient l’arrivée de vivres, de matériaux de construction, et le retrait comme prévu des troupes israéliennes de la zone tampon à la frontière égyptienne, sont donc à nouveau sous menace permanente.