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Dans les entreprises
Grande distribution : la nécessaire riposte
En juillet, date du rachat de 60 hypermarchés Cora et 115 supermarchés Match par Carrefour, la direction du groupe avait dit que le changement d’enseigne pour Cora s’accomplirait du 1er octobre au 7 novembre, sans fermeture de magasins. Mais elle avait gardé le silence sur ses intentions concernant les emplois dans les bureaux.
Carrefour annonce maintenant la suppression des 248 emplois du siège de Croissy-Beaubourg en Seine-et-Marne et de 88 autres emplois du fait de la disparition de la centrale d’achat Provera. Chez Casino, au même moment, ce sont quatre entrepôts Easydis qui ferment, dont ceux situés à Limoges et Toulon, et dans quatre autres des emplois seront supprimés. Au total sur l’ensemble de ces sites, 741 salariés vont se retrouver sans emploi et sans salaire. Chez Monoprix, l’une des enseignes qui restent dans l’actuel groupe Casino, 3 000 emplois ont été supprimés en trois ans, l’enseigne passant de 19 000 à 16 000 salariés.
Chez Auchan, le 5 novembre, la direction a convoqué les syndicats pour une réunion extraordinaire précisant ses intentions. Elle prend prétexte d’un déficit « inopiné» de 981 millions d’euros et en profite pour annoncer sa décision de réduire de 25 % en moyenne la surface de ses hypermarchés. Quatre mille emplois sont sur la sellette, en particulier parmi les travailleurs des secteurs non alimentaires, comme l’électroménager et le textile. C’est une provocation alors que, en une seule année, les Mulliez, propriétaires d’Auchan et de dizaines d’autres enseignes, ont augmenté leur fortune de 40 %, à 28 milliards d’euros. Et, alors qu’ils déclarent l’enseigne en déficit, l’argent ne leur a pas manqué pour racheter cette année près d’une centaine de magasins Casino.
Toutes ces mesures prises par les richissimes actionnaires de la grande distribution démontrent combien les travailleurs de Casino, Carrefour, Auchan et tous les autres sont logés à la même… enseigne et ont les mêmes exploiteurs à combattre.