Ce dispositif, initialement prévu par Barnier, doit garantir que les plus riches, ceux dont le revenu fiscal de référence dépasse les 250 000 euros pour une personne seule ou 500 000 euros pour un couple, payent au moins 20 % d’impôt. Si ce seuil n’est pas atteint, ils devront verser la différence au fisc.

Après avoir annoncé qu’il ne reprendrait pas cette mesure, Bayrou a donc fait volte-face pour donner un os à ronger au Parti socialiste. Celui-ci s’est empressé de le saisir et a proclamé, rien de moins, que « les patrimoines les plus démentiels seront enfin taxés. » Ce qui est démentiel, ce sont ces rodomontades des dirigeants socialistes à propos d’une mesure qui ne s’appliquera que pour un an et qui ne rapportera que 2 milliards d’euros aux caisses de l’État, soit uniquement 0,13 % des recettes.

Une note récente de la direction générale des finances publiques apporte un éclairage instructif sur les politiques fiscales menées ces vingt dernières années. On apprend notamment que les revenus des 0,1 % les plus riches, qui ont doublé sur cette période, ont vu leur taux d’imposition moyen diminuer de 3,6 points, alors qu’il a augmenté de 0,2 points en moyenne pour l’ensemble de la population.

Ce n’est pas cette taxation qui inversera la tendance générale, car les plus riches ont de très nombreux moyens d’échapper à l’impôt. Ils peuvent compter sur leurs avocats fiscalistes pour y avoir recours. Cette mesure ne vise qu’à tenter de faire croire que « les efforts demandés sont partagés par tous » comme le répètent les ministres. Il n’y a vraiment que les députés socialistes pour faire semblant d’y croire…