Hôpitaux : au régime sec06/11/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/11/P5-1_Ya_pas_durgence_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C46%2C800%2C495_crop_detail.jpg

Leur société

Hôpitaux : au régime sec

Au moment où le projet de budget de la Sécurité sociale est examiné à l’Assemblée, quatre syndicats des hôpitaux ont appelé le personnel à la grève à partir du 4 novembre.

Illustration - au régime sec

Que ce mouvement soit visible ou non, suivi ou non, la situation dégradée de la santé est évidente, problématique dans bien des régions. Celle des hôpitaux, publics en particulier, l’est davantage d’année en année. Le personnel de santé lance l’alerte, là aussi depuis des années, et comme certains le font remarquer, après les applaudissements du temps de la pandémie, sont venues les coupes budgétaires, les menaces sur le salaire au travers des jours de carence en cas d’arrêt maladie, les insinuations sur l’absentéisme.

Avec le vieillissement de la population du pays, il faudrait 100 000 travailleurs de plus dans le secteur des personnes âgées, selon un syndicaliste UNSA. Il faudrait également, un accès aux soins facilité, notamment dans les hôpitaux qui font souvent office de dernier recours, faute de médecins de ville. Alors, quand le gouvernement prévoit 5 milliards d’économies sur le projet de loi de finances de la Sécurité sociale, c’est évidemment la santé qui en pâtira. La hausse budgétaire limitée à 3,1 % pour les établissements publics en 2025, compte tenu de l’inflation passée et présente, signifiera des dépenses encore plus restreintes qu’en 2024.

Parmi les marqueurs significatifs, une statistique récente montre que 4 900 lits d’hospitalisation complète ont disparu dans les établissements hospitaliers en 2023, en partie en raison de l’évolution des techniques opératoires, mais aussi parce que le personnel nécessaire fait défaut. « On a de plus en plus de personnes âgées qui ont besoin d’être hospitalisées, qu’on hospitalise parfois sur des durées trop courtes, qu’on renvoie trop tôt à domicile et qui reviennent aux Urgences parce qu’on n’a pas suffisamment de lits », a témoigné l’urgentiste Christophe Prudhomme au micro de France Info. Les 3 400 lits d’hospitalisation de jour, en ambulatoire, ouverts en 2023 ne compenseraient pas, selon d’autres soignants, l’absence de lits longue durée.

Il y a donc de quoi bouillir de colère à entendre la ministre Geneviève Darrieusecq pérorer, en déplacement à Albi : « Pour être franche, je suis agacée quand j’entends parler d’austérité, de catastrophe. » Ce n’est pas de l’agacement que ressent le personnel des hôpitaux, soignants, laborantins, ouvriers, employés ! Et ce n’est pas d’une telle suffisance que les travailleurs de la santé ont besoin, mais de milliers d’embauches et de salaires suffisants pour vivre.

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