Île de La Réunion : cyclone et anarchie capitaliste05/03/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/03/P7-1_Un_toit_de_maison_transport%C3%A9_sur_plus_de_200m_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C46%2C800%2C495_crop_detail.jpg

Leur société

Île de La Réunion : cyclone et anarchie capitaliste

Le cyclone Garance, passé sur l’Île de La Réunion vendredi 28 février a provoqué la mort de cinq personnes et occasionné des dégâts d’une ampleur rarement vue dans l’île : arbres arrachés, voitures emportées par les flots, toits envolés, routes, électricité et eau coupées, agriculture ravagée, etc.

Illustration - cyclone et anarchie capitaliste

Des rafales de vent soufflant à 214 km/h à l’aéroport situé au nord de l’île et à 230 km/h sur le piton Sainte-Rose, à l’extrême est, ont été relevées par Météo France ainsi que de très fortes pluies orageuses. Garance a été plus violent que Belal qui avait, le 15 janvier 2024, provoqué la mort de quatre personnes et fait 100 millions d’euros de dégâts, selon les chiffres de France Assureurs.

La Réunion est dans une zone cyclonique durant une période allant du 15 novembre au 30 avril, mais les spécialistes du climat relèvent que ces deux derniers cyclones font partie des cinq plus violents en cinquante ans. Le 14 décembre, le cyclone Chido qui a dévasté Mayotte était le plus fort depuis février 1934 et il a trouvé sa force dans la présence d’eaux plus chaudes que la normale à la surface de l’océan.

Depuis 1979, première conférence mondiale sur le climat, il y a eu le sommet de Rio en 1992, il y a eu la COP 1 en 1995. Ce sommet international qui réunit chaque année les pays signataires de la Convention des Nations unies pour lutter contre les changements climatiques a été suivi de 29 autres et d’autant de constats du problème que d’impuissance à trouver des solutions.

En attendant, les populations les plus défavorisées sont en première ligne pour supporter les conséquences de négligences et de choix criminels. Garance a soufflé fort et fait tomber bien des poteaux électriques et 21 pylônes de lignes à haute tension, ce qui est inédit selon EDF. Outre les désagréments causés par les coupures d’électricité, beaucoup ont perdu le contenu de leur congélateur et l’eau est restée coupée faute de courant. Ce n’est pas d’hier que les travailleurs réclament des groupes électrogènes pour faire remonter l’eau dans les circuits de distribution. Mais il faut attendre le cyclone pour que les pouvoirs publics s’avisent, après coup, d’en faire venir de l’Hexagone…

Même si à La Réunion la situation est moins dramatique qu’à Mayotte, il a aussi manqué des bâches, censées arriver maintenant, pour remplacer provisoirement les toits envolés ou les murs éventrés. Quant aux indemnisations, ceux qui ont déjà subi Belal il y a un an peuvent témoigner que là aussi l’argent va à l’argent : les plus pauvres n’ont pas les moyens de se payer des assurances dont les primes ont doublé en un an et sont déjà supérieures à celles de l’Hexagone !

Une fois les dégâts constatés, ce sont les ouvriers et le personnel des services des collectivités locales et de l’EDF qui sont à pied d’œuvre pour dégager les routes, les débris, les déchets de toute sorte. C’est grâce à eux que l’on recommence à pouvoir circuler, que les hôpitaux peuvent continuer à fonctionner, que la vie peut reprendre.

Un cyclone, cela semble tomber à point pour souligner l’aberration introduite par l’anarchie économique : urbanisation sans frein, infrastructures sous-dimensionnées, embolie circulatoire (il rentre 27 000 voitures neuves par an à La Réunion)… C’est le règne souverain des capitalistes de la grande distribution et du BTP sur un petit territoire !

Les besoins élémentaires des populations ne peuvent être garantis si les rênes de la société sont dans les mains d’une petite minorité avide de faire du profit et de vivre en privilégiés.

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