Industriels de l’automobile : en “danger de mort”… étouffés sous les milliards12/03/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/03/une_2954-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Industriels de l’automobile : en “danger de mort”… étouffés sous les milliards

Mercredi 5 mars, Stéphane Séjourné, vice-président de la Commission européenne à la « Prospérité et à la Stratégie industrielle », a rendu visite en compagnie du ministre de l’Industrie à Luca de Meo, le patron de Renault Group, dans l’usine de Douai. Il voulait lui annoncer quelques bonnes nouvelles.

Pour justifier que l’Union Européenne vienne à son secours, Séjourné a évoqué une industrie automobile européenne « en danger de mort », reprenant les plaintes de tous les patrons qui veulent obtenir de l’argent public.

Luca de Meo a tenu à remercier l’État français de son « travail acharné » qui a abouti à un assouplissement des normes CO2 par la Commission européenne. Pour essayer d’augmenter les ventes, celle-ci étudie aussi de nouvelles obligations de quotas de voitures électriques pour les flottes d’entreprises, mais cette idée ne fait pas l’unanimité, étant donné les frais que d’autres patrons devraient assumer.

Séjourné a promis des subventions à la production de batteries, sous prétexte que le secteur serait à la peine. Le seul chiffre précis consiste en une aide d’un milliard d’euros, au nom du développement des voitures autonomes et des « véhicules du futur ». Sans doute n’est-il pas si simple de concilier les intérêts de l’ensemble des constructeurs européens, tant ils sont en concurrence entre eux. Ceux-ci doivent surtout compter sur leurs États respectifs pour leur perfusion d’argent public.

Pourtant, si les travailleurs subissent licenciements et menaces de fermetures, il n’en va pas de même pour les capitalistes, qui sont encore loin du danger de mort.

Pour 2024, Renault a engrangé plus de 800 millions d’euros de bénéfices net, voire même un total de 2,3 milliards d’euros sans la partie perdue dans des opérations financières avec Nissan.

Pour Stellantis, le bénéfice a atteint la modique somme de 5,5 milliards d’euros ! Au cours de l’année 2024, ce groupe a aussi trouvé le moyen de verser 7,7 milliards d’euros à ses actionnaires. Mercedes-Benz a annoncé 10,41 milliards d’euros. Quant aux groupes BMW et Volkswagen, les derniers résultats étaient en baisse au 3e trimestre 2024, mais continuaient de se chiffrer en milliards.

Et avec tout ça, ils parlent de baisse et de chute ! Que les industriels réussissent ou non à vendre leurs voitures électriques, les États et l’UE sont là pour s’assurer que l’argent continue de rentrer.

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