Jeunesse : le Medef l’aime pas chère22/10/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/10/P5-2_Medef_Stages_d_immersion_en_entreprise_OK_LUPO.jpg.420x236_q85_box-0%2C34%2C800%2C484_crop_detail.jpg

Leur société

Jeunesse : le Medef l’aime pas chère

Mardi 14 octobre, dans une prise de parole à Marseille à l’occasion de « l’Olympiade des métiers », le dirigeant du Medef, Patrick Martin, a présenté son projet pour la jeunesse. Et le Medef aime la jeunesse… surtout quand elle n’est pas chère.

Illustration - le Medef l’aime pas chère

Après de longues considérations générales, sur la nécessité d’un « bilan personnalisé » pour chaque élève dès le collège, des « immersions » en entreprise de la classe de 5e à la terminale, et tout un développement sur le besoin de féminisation des filières scientifiques, Patrick Martin a fini par dire ce qui le préoccupe réellement. Et cela n’a rien à voir avec les bons sentiments, il s’agit évidemment de gros sous.

Ce sont les baisses des aides à l’apprentissage que dénonce Patrick Martin, des baisses qui l’auraient même « traumatisé ». Car en février 2025, la prime, pour un contrat d’apprentissage (du CAP au diplôme d’ingénieur) est passée de 6 000 euros par an, quelle que soit la taille de l’entreprise, à 5 000 euros pour les entreprises de moins de 250 salariés et 2 000 euros pour les plus grosses.

Cela reste d’énormes cadeaux pour des entreprises riches et puissantes. Mais elles regrettent le moment où prendre des apprentis ne leur coûtait presque rien. Tout le salaire étant payé par l’État, c’était presque du travail gratuit. Et Patrick Martin, en tant que porte-parole du grand patronat, ne lâche rien. D’autant plus que dans le projet de budget 2026 du ministère du Travail, il est prévu 2,3 milliards d’économies. Le Medef n’y est pas opposé mais il ne veut pas que cela diminue moindrement les subventions dont il profite.

Dans ses propos, Martin a prétendu vouloir diviser par deux le chômage des jeunes. Ce serait bien le minimum. Qui plus que les grandes entreprises serait en position d’embaucher massivement – et elles en ont les moyens – pour résorber le chômage, et pas seulement celui des jeunes ? Mais en fait ce n’est pas du tout le programme du Medef, qui est d’abord de continuer à puiser sans entraves dans les caisses de l’État, avec la complicité du gouvernement.

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