Nos lecteurs écrivent : Enfants sans domicile fixe à Toulouse18/12/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/12/une_2942-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Nos lecteurs écrivent : Enfants sans domicile fixe à Toulouse

Je travaille à l’école maternelle Sarrat de Toulouse. Nous avons à l’école de plus en plus de familles qui se retrouvent à la rue le jour anniversaire des trois ans de leur enfant. Ce sont la plupart du temps des femmes seules, migrantes, en attente de papiers. Le conseil départemental prend en charge l’hébergement jusqu’aux trois ans de l’enfant. Ensuite c’est à l’État de prendre le relais mais… le 115 est débordé car il a réduit les hébergements d’urgence.

J’ai appelé le numéro « pro » du 115 pour essayer de débloquer la situation d’une des familles. Après plusieurs essais infructueux, j’ai enfin eu quelqu’un au bout du fil, mais elle n’avait aucune solution et ne m’a donné que des conseils dérisoires du genre : « Dites à la maman de ne pas aller dans un squat, elle pourrait se faire violer » ; ou « Il faut qu’elle se fasse des amis qui ne vivent pas à l’hôtel, pour qu’ils puissent l’héberger. »

C’est la deuxième année consécutive que nous nous mobilisons pour venir en aide à ces familles : collecte de nourriture, de produits d’hygiène, de couvertures ; hébergements chez les uns et les autres pour passer les nuits les plus froides. Nous avons aussi organisé un goûter solidaire, et nous avons été rejoints par beaucoup de parents et de membres du personnel de l’école, mais aussi par des voisins scandalisés par la situation et par des acteurs sociaux.

Notre mobilisation est importante, pour montrer à ces familles qu’elles ne sont pas seules et montrer aux politiques que nous n’acceptons pas leurs lois anti- immigrés et leurs économies anti-pauvres.

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