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- Lutte ouvrière n°2940
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Leur société
Nos lecteurs écrivent : Hôpital de Lens, des conditions révoltantes
Lundi 25 novembre, j’ai dû emmener mon fils aux Urgences de Lens. Arrivés le matin, les secrétaires nous annonçaient huit heures d’attente. Les cas les moins graves étaient envoyés vers d’autres hôpitaux, à Seclin ou Béthune, à plus d’une demi-heure de Lens quand on a une voiture. Il n’y avait pas de brancards disponibles et même pas de sièges pour attendre : des personnes accidentées ou malades devaient rester debout, une mère nourrissait son bébé assise dans le siège auto.
Les pompiers et ambulanciers, qui amènent les cas les plus graves et urgents, devaient attendre deux heures. Les blessés attendaient dans les ambulances, faute de brancard, empêchant ces services d’urgence d’aller vers d’autres interventions.
Le personnel hospitalier dit que la situation est habituelle, il exprime son mécontentement mais fait face comme il le peut pour accomplir sa mission. J’ai été impressionné par l’énergie de ses membres et leur gentillesse, même face à la colère de certains qui attendent des heures dans ces conditions indignes. Ils arrivent à mettre un peu d’humain dans une situation inhumaine.
Je ne suis ressorti qu’à 22 heures. Dans la soirée, pour 97 patients en attente, il n’y avait que deux médecins. Depuis des années, la situation de l’hôpital se dégrade. Le prochain déménagement vers un bâtiment neuf inquiète le personnel : il sera encore plus petit et semble déjà insuffisant pour faire face aux besoins de la population.
La baisse constante des budgets est révoltante et criminelle, notre santé n’a pas de prix.