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Dans le monde
Liban : la population face aux destructions
Depuis le cessez-le-feu signé le 27 novembre entre le Hezbollah et Israël, la population libanaise tente de reconstruire sa vie malgré l’ampleur des destructions occasionnées par 14 mois de bombardements israéliens.
La tâche est d’autant plus difficile que les bombardements se poursuivent dans certaines régions et que la crise et la forte inflation perdurent. Le cessez-le-feu n’est en réalité qu’unilatéral. L’armée israélienne occupe toujours certains villages frontaliers, où elle interdit le retour des habitants. Elle poursuit de manière quotidienne les bombardements, qui ont fait plus de 30 morts depuis la fin novembre.
Les centres d’hébergement ont été fermés par l’État libanais dès le lendemain du cessez-le-feu, et la population doit se débrouiller pour trouver des solutions face à l’ampleur des dégâts. Certaines zones du sud du pays et de la banlieue sud de Beyrouth sont difficilement habitables, surtout dans cette saison hivernale. L’eau et l’électricité manquent dans certains endroits, les vitres des fenêtres sont souvent brisées et les routes, impraticables. La spéculation contribue aussi à rendre la situation encore plus difficile. Les prix ont presque doublé, y compris les loyers, les frais de réparation et ceux des denrées alimentaires.
Face à cette situation de crise et au total désengagement de l’État, le Hezbollah a rapidement promis de verser des aides pour reloger ceux dont l’habitation a été totalement détruite. Pour les autres, il a envoyé des agents chargés d’évaluer les dégâts, avec la promesse de rembourser les frais de réparation si l’on parvient à les réaliser. Ce parti chiite voudrait ne pas perdre sa base populaire, alors que certains le critiquent pour avoir déclenché les hostilités avec Israël au lendemain du 7 octobre 2023.
En attendant, la population des régions sinistrées se trouve laissée pour compte et survit surtout grâce à l’entraide. Bien peu sont ceux qui, pour l’instant, envisagent de reconstruire leurs habitations démolies. D’abord, ils ne peuvent attendre aucun financement de l’État, et celui du Hezbollah est aléatoire. Ensuite, ce qui sera reconstruit risque d’être de nouveau détruit, tant l’incertitude demeure grande en ce qui concerne l’avenir, au vu des manœuvres des différentes puissances de la région. Quant à la menace israélienne, elle est permanente.