Le tribunal d’application des peines (PNAT) a ordonné vendredi 15 novembre la libération du prisonnier Georges Ibrahim Abdallah. Cela devait prendre effet dès le 6 décembre mais le Parquet national antiterroriste a fait appel, ce qui suspend cette libération.

Pourtant cela fait quarante ans que Georges Abdallah est en prison, accusé sans preuve formelle de complicité dans l’assassinat en 1982 d’un attaché militaire américain et d’un diplomate israélien. Militant de la cause palestinienne, fondateur en 1980 d’une organisation les Forces armées révolutionnaires libanaises (FARL) disparue depuis, il s’affirme athée et militant communiste. Il n’a jamais renié ses idées ni son soutien, entre autres, à la cause des Palestiniens écrasés et maintenant exterminés par l’État israélien. Toujours révolté par l’état du monde, il a déclaré récemment au journal l’Humanité : « Face à la situation du monde, aux attaques répétées contre le droit des peuples et leur liberté […] ma libération est un détail. »

À chacune de ses onze demandes de libération, le Parquet a répondu par la négative, mettant en avant des risques terroristes, tandis que les pressions des gouvernements américain et israélien s’accentuaient sur les autorités françaises. Aujourd’hui, même les juges du PNAT ont déclaré que l’intensification du conflit au Moyen-Orient « ne peut justifier une relégation de fait de M. Abdallah absolue et définitive ».

Georges Abdallah est effectivement un détenu politique. Il doit être libéré.