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Leur société
Macron aux Émirats : c’est Noël pour les militaires
Comme à son habitude à la veille de Noël, Macron a rejoint une base française à l’étranger.
Ayant choisi les Émirats arabes unis (EAU), où sont stationnés 900 soldats français, il a confirmé la construction d’un nouveau porte-avions, s’exclamant avec le ton martial d’usage : « À l’heure des prédateurs, nous devrons être forts pour être craints. »
Ce fier défenseur du monde libre s’est félicité de la présence de troupes françaises dans un pays parmi les plus répressifs du monde. La peine de mort y est en cours, l’homosexualité et l’adultère punis, les droits les plus élémentaires des femmes y sont foulés aux pieds. Une simple critique du régime sur un blog peut conduire à des années de prison. Mais le pays, bon client de la France, est équipé en chars Leclerc et en Rafale. Le qualificatif de prédateur pourrait tout à fait convenir au président des EAU Mohammed ben Zayed, par ailleurs émir d’Abou Dhabi, que Macron a rencontré en ami.
Macron lui-même a eu la vedette quand il a confirmé la construction d’un nouveau porte-avions nucléaire dans les chantiers de Saint-Nazaire. Dans cette région du Golfe qui regorge de pétrole, où les puissances impérialistes ont taillé des frontières dans les déserts, créant ainsi de toutes pièces les Émirats, le porte- avions perpétue la politique de la canonnière. Bien sûr, les États- Unis demeurent le gendarme en chef, mais l’impérialisme français veut rester parmi les grandes puissances qui se disputent le droit de piller le monde.
Le porte-avions annoncé entre dans la préparation guerrière pour laquelle l’État ne regarde pas à la dépense. Estimée à 10,2 milliards d’euros au moins, sa construction va ravir le cœur et le portefeuille des quelque 800 entreprises concernées en France, et surtout les plus grosses d’entre elles. Pour une première sortie en mer prévue en 2038, l’argent public va couler à flots pour les actionnaires.