Maladies professionnelles : le virus, c’est le profit18/12/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/12/P5-1_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C800%2C450_crop_detail.jpg

Leur société

Maladies professionnelles : le virus, c’est le profit

Tous les travailleurs savent à quel point, dans tous les métiers, tous les emplois, toutes les entreprises, les patrons mettent en danger leur santé et parfois leur vie, au nom de la sacro-sainte loi du profit.

Illustration - le virus, c’est le profit

Chaque année, plusieurs centaines de travailleurs meurent à cause de leur travail. C’est en fait bien plus car on ne connaît pas le chiffre réel de ceux qui sont contaminés, blessés, empoisonnés, handicapés, etc. Et ces criminels récidivistes que sont les capitalistes sont très rarement inquiétés pour cela. Les travailleurs empoisonnés par l’amiante qui se battent depuis des années pour faire reconnaître leur préjudice ont fait l’expérience amère de la complicité entre patronat et gouvernements.

Cela ne suffit pas aux capitalistes, qui font tout pour camoufler les risques sanitaires et réduire la reconnaissance de maladies professionnelles. Un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), vient de confirmer à quel point celles-ci sont sous-déclarées et sous-reconnues.

Ce n’est pas un hasard. En effet, les maladies non reconnues sont prises en charge par le régime général de l’assurance-maladie, donc par les travailleurs. En revanche, les maladies professionnelles sont couvertes par une autre caisse de la Sécurité sociale, alimentée essentiellement par les cotisations des patrons. Et, dans le cas d’une maladie professionnelle reconnue comme telle, le travailleur malade n’a pas besoin de démontrer qu’elle est bien due à son travail et il peut plus facilement être remboursé à 100 %.

Toutes les activités professionnelles susceptibles de provoquer des maladies ne sont pas dans les listes officielles. Il y a même une quarantaine de maladies comme l’asthme, les troubles cardiovasculaires, les maladies psychiques, des cancers qui, tout en étant liées à des activités professionnelles, ne sont pas reconnues dans tous les cas. Par exemple, le travail de nuit n’est toujours pas reconnu comme un facteur de risque pour le cancer du sein, les troubles du sommeil et les maladies cardiovasculaires, alors que de nombreuses études scientifiques l’ont largement démontré ! Il en est de même concernant le lien entre le cancer du poumon et l’exposition aux gaz d’échappement de moteurs diesel ou aux fumées de soudure.

Ce sont pourtant bien les patrons qui intensifient les cadences, font travailler de nuit pour rentabiliser leurs machines, freinent des quatre fers quand il s’agit des mesures de protection au travail car cela leur coûte de l’argent. Et l’État en rajoute une couche, par exemple en limitant les moyens pour financer des études statistiques sur les maladies au travail, en votant des lois comme le départ à la retraite à 64 ans qui augmentent le temps d’exposition aux produits toxiques, etc.

Depuis toujours les capitalistes font passer leur enrichissement avant les mesures de sécurité et les mesures sanitaires pour les travailleurs. Il est temps de mettre fin à la maladie du travail : le capitalisme.

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