MDL est une maroquinerie du groupe SIS, qui possède cinq unités de fabrication en France, dont trois en Franche-Comté, spécialisées dans la fabrication de bracelets de montres et d’articles de maroquinerie de luxe. Actuellement, le groupe compte 1 400 employés et ne cesse de se développer.

À l’appel de la CGT, seul syndicat du site, à l’occasion des négociations annuelles, quarante puis cinquante salariées se sont mobilisées. Les conditions de travail et les humiliations incessantes de la hiérarchie ont mis le feu aux poudres. Ainsi les ouvrières se font siffler par certains chefs quand elles parlent entre elles, ou se font interpeller par des claquements de doigt. À l’annonce de la grève, le patron leur a dit : « Faites votre merguez-partie. » Il a même essayé de monter un comité de travailleuses opposées à la grève. Les grévistes ne se sont pas laissé entraîner sur ce terrain et ont réalisé une banderole : « Grévistes, non-grévistes, restons unis. »

Un autre sujet de mécontentement concerne les conditions pour l’obtention d’une prime mensuelle d’une centaine d’euros. Celle-ci est conditionnée à la présence, elle est divisée par deux pour une heure de retard et supprimée pour un jour d’absence. Quand on sait que les salaires sont au minimum de la convention collective, autour de 1 600 euros mensuels, on comprend l’importance de cette prime.

Après deux jours de grève, les conditions d’obtention de la prime se sont adoucies, et les négociations obligatoires annuelles se poursuivaient le lundi 10 mars. C’est la première grève dans l’usine depuis sa création en février 2019, et la première pour de nombreuses ouvrières. Gageons que cette première expérience laissera des traces pour la suite.