Jamais en reste d’une contrevérité sur le mode cocorico, Mélenchon a commémoré à sa manière les 140 ans de la Conférence de Berlin de 1885.

« Aujourd’hui, anniversaire du dépeçage de l’Afrique en 1885 à l’initiative de l’Allemagne qui y pratiqua son premier génocide », a écrit sur X le dirigeant de LFI. Étrange, car à cette date, la France et l’Angleterre avaient pris l’initiative depuis bien longtemps : la première occupait l’Algérie depuis 1830, la seconde contrôlait l’Égypte et l’Afrique du Sud, et les armées française et britannique progressaient en Afrique occidentale et centrale. Le chancelier Bismarck, en organisant cette conférence qui réunissait treize pays européens et les États-Unis, cherchait à rattraper le retard de l’Allemagne dans la course aux colonies. Dans les quinze années suivantes, la France et la Grande-Bretagne allaient se partager la plus grande partie du continent. Les massacres perpétrés par les troupes françaises lors des conquêtes ne le cédèrent en rien à ceux de l’armée allemande en Namibie, auxquels fait allusion Mélenchon.

Mais comme l’écrivait Rosa Luxemburg pendant la Première Guerre mondiale, conséquence de la rivalité entre puissances impérialistes, « l’hypocrisie bourgeoise veut que chaque peuple ne reconnaisse l’infamie que dans l’uniforme national de son adversaire ».