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Dans les entreprises
Les mensonges d’une direction de combat
Les ouvriers de Michelin-Cholet ont été révoltés de ne pas apprendre la nouvelle de la fermeture par la direction elle-même, mais de façon informelle dimanche 3 novembre, par la voix de Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, sur France 3.
Ils n’ont cependant pas été surpris, car c’est ainsi que Michelin a souvent procédé, lors des six fermetures en vingt ans décidées dans le pays. Pour justifier la fermeture, la direction dit que les affaires ne sont plus ce qu’elles étaient, du fait de la « concurrence étrangère » sur le marché des pneus de camionnettes. Elle veut faire pleurer sur les prétendues « difficultés » de l’entreprise et la presse reprend allègrement ces mensonges.
La réalité est que le groupe Michelin se porte très bien. En 2023, il a annoncé un résultat opérationnel record de 3,6 milliards d’euros au niveau mondial, et un bénéfice net de 1,98 milliard d’euros. Autrement dit, ses « difficultés », c’est une baisse des profits de... 1 % par rapport à 2022 !
Quand les patrons de Michelin décident de fermer une usine, en laissant sur le carreau des centaines de travailleurs, ce n’est donc pas parce qu’elle n’est plus rentable : c’est seulement parce que cette rentabilité n’est pas à la hauteur des attentes des actionnaires qui en veulent davantage, quitte à plonger des familles dans la misère.
Les travailleurs ont toute légitimité à revendiquer que les richesses qu’ils ont produites depuis l’ouverture de l’usine de Cholet, en 1970, leur reviennent. Pour garantir un emploi et un salaire à tous, il faut prendre sur la fortune accumulée sur le dos et la sueur de générations d’ouvriers exploités par la famille Michelin.