Michelin – Cholet : fin du blocage, pas de la lutte !04/12/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/12/une_2940-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Michelin – Cholet : fin du blocage, pas de la lutte !

Jeudi 28 novembre, à l’usine Michelin de Cholet, après validation par l’assemblée générale des travailleurs en lutte un accord a été passé entre la direction de l’usine et les sept salariés qu’elle poursuivait en justice.

Si l’accord contraint à lever le blocage qui depuis un mois empêchait tout camion de passer et donc la production de reprendre, il n’est pas synonyme de défaite pour ceux qui contestent leur futur licenciement, loin de là. En effet, l’accord écarte a priori toute poursuite ou sanction contre « les sept ». Surtout, bien que le piquet soit obligé de se déplacer pour ne plus bloquer l’entrée, il ne disparaît pas. Le vendredi a même été consacré par les travailleurs les plus mobilisés à améliorer son confort, pose de parquet et de linoleum compris ! Le but est que ce lieu où le combat s’organise depuis quatre semaines reste vivant dans les temps à venir. C’était justement le cas vendredi soir 29 novembre, avec un concert en soutien aux « prolétaires des villes et des champs », comme affiché sur un véhicule prêté par des militants de la Confédération paysanne.

Ainsi, bien que la production soit en passe de reprendre, les travailleurs qui, depuis l’annonce de la fermeture le 5 novembre, ont cherché à mobiliser leurs collègues pour peser sur Michelin sont d’abord fiers d’avoir donné du fil à retordre au patron. Il y a de quoi. Car après le coup de massue, il n’était pas écrit qu’ils arriveraient à entraver la production si vite et si longtemps. Mais ils ont su le faire, en prenant en mains leurs affaires, sans coupure entre grévistes et non-grévistes. Au fil des jours, les assemblées générales, souvent à plus d’une centaine, sont devenues un rendez-vous incontournable, où chacun a pu s’exprimer sur la situation et les actions à mener. Quant au comité de lutte responsable devant ces assemblées, il a obtenu des syndicats locaux qu’ils défendent sa participation aux négociations qui vont bientôt s’ouvrir au siège du groupe à Clermont-Ferrand.

Malgré le redémarrage annoncé de la production, ceux qui ont pris part à l’organisation de la protestation jusqu’à présent entendent bien maintenir ces rendez-vous et ce fonctionnement démocratique. Ils y sont d’autant plus attachés que, si le mouvement marque peut-être une pause, ils savent que ces outils seront indispensables si un plus grand nombre de travailleurs décident d’engager le bras de fer. Pour l’heure, les salariés qui dénoncent leur mise à la porte programmée ont pu vérifier encore une fois, samedi 30 novembre, en distribuant leurs tracts dans une zone commerciale, que la population ouvrière est à leurs côtés. Et ils comptaient envoyer une délégation à l’usine de Vannes jeudi 5 novembre, pour redire à leurs 300 collègues eux aussi menacés de licenciement que leur lutte est une lutte commune et qu’elle doit devenir celle de tout le monde du travail.

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