Michelin – Cholet : ce n’est pas fini05/03/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/03/P12-1_Michelin_-_Cholet_le_26_f%C3%A9vrier_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C222%2C2362%2C1550_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Michelin – Cholet : ce n’est pas fini

Les 4 et 5 mars à Clermont-Ferrand, au siège du groupe Michelin, se déroulaient ce que la direction a présenté comme les « dernières négociations » autour de la fermeture des usines de Cholet et de Vannes. Mais les travailleurs ne l’entendent pas de cette oreille.

Illustration - ce n’est pas fini

Dans son calendrier fixé en novembre dernier, Michelin ne prévoit pas de nouvelle rencontre avec les syndicats après ces dates. Son prétendu « plan d’accompagnement » serait donc à prendre ou à laisser : 40 000 euros d’indemnité supra-légale de licenciement, pas plus que lors de la fermeture de l’usine de la Roche-sur-Yon en 2020, et une aumône de 1 000 euros pour ceux qui ont travaillé en 3x8 pendant 20 ans.

Mais depuis qu’ils sont entrés en lutte contre les licenciements le 5 novembre, les travailleurs de Michelin-Cholet se sont dit et redit en assemblée générale qu’ils n’accepteraient pas que leur licencieur dicte les échéances, et qu’ils poursuivraient le combat tant qu’ils n’auraient pas de vraies garanties sur leur avenir. Pour eux, pas question de siffler le « clap de fin » !

La direction a sûrement cru marquer un point quand, lundi 3 mars à 20 heures, l’inspection du travail a refusé de reconnaître la réalité du « danger grave et imminent » déclaré par l’intersyndicale vendredi 21 février. Mais cette décision, loin d’entraîner le retour de tous au travail après une semaine de paralysie de l’usine, a eu le don d’énerver.

Mardi 4 mars au matin, une assemblée générale d’une centaine de travailleurs a voté la grève pour la durée des deux jours de « négociations », et la production n’a repris que timidement. Autour du barbecue le midi, sous un grand soleil, l’ambiance entre grévistes était tout sauf défaitiste. Et l’après-midi, à mesure que les informations en provenance de Clermont tombaient, confirmant que la direction ne voulait rien lâcher de plus, ce qui dominait était bien la détermination à continuer.

Il faut dire que Florent Menegaux, le PDG du groupe, accumule les provocations. Jeudi 27 février, il déclarait une fois de plus dans la presse que « la France tue son industrie avec ses taxes », comme si les licenciements n’étaient pas décidés par des actionnaires pleins aux as qui cherchent juste à faire grossir encore leur pactole. Ainsi en 2024, Michelin a empoché 1,9 milliard d’euros de profits après impôts, une baisse infime par rapport aux profits 2023 et 2022.

Mais les capitalistes n’en ont jamais assez et l’offensive ne connaît pas de trêve : l’usine de Vannes va fermer deux mois plus tôt que prévu ; l’atelier Z de l’usine de Cholet fermerait dès janvier 2026 au lieu de mai ; et dans celles de Troyes et de Blavozy, les équipes de fin de semaine vont être arrêtées, tandis que les rumeurs d’une fermeture de celle de Joué-lès-Tours grossissent.

Mercredi 26 février, jour où Menegaux soufflait ses 63 bougies, les ouvriers de Michelin-Cholet se sont bien payé sa tête en lui souhaitant un « bon anniversaire » : un prêté pour un rendu à ce patron de combat qui avait osé leur souhaiter une « bonne et heureuse année 2025 » par mail, quelques semaines après leur avoir annoncé la porte. Non, le dernier épisode n’est pas pour tout de suite et Michelin n’en a pas fini avec la colère des travailleurs.

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