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Dans les entreprises
Michelin : la colère des travailleurs licenciés
Mercredi 13 novembre, près de 200 salariés des usines Michelin de Vannes et de Cholet sont venus à Clermont-Ferrand crier leur colère contre la fermeture annoncée de leurs entreprises.
Des travailleurs des usines clermontoises les ont accueillis, ainsi que d’autres venus notamment de Bourges ou du Puy-en-Velay.
Au total, 400 personnes ont manifesté aux cris de « 50 ans pour nous user, 5 minutes pour nous jeter », « le fric aux actionnaires et nous dans la misère, de cette société-là, on n’en veut pas » depuis la place du 1er-Mai jusqu’au siège social du groupe, place des Carmes.
Là, se tenait l’après-midi un conseil économique et social central (CSEC) extraordinaire, où la direction présentait aux syndicats les grandes lignes de son plan social. Près de 1 500 travailleurs sont menacés par la fermeture des deux usines de Vannes et Cholet. Quant aux mesures de reclassement en interne mises en avant par la direction, elles ne font pas non plus illusion. Beaucoup de salariés ont déjà vécu les mutations internes vers des sites fermés depuis : de Poitiers à Joué-lès-Tours, puis à La Roche- sur-Yon, puis à Cholet, puis à Vannes… et après ? Chacun peut juger du peu de confiance que l’on peut accorder aux discours de la direction.
Quant aux autres « solutions » que le groupe prétend avoir proposées à tous les précédents licenciés, Michelin ne dit rien de tous ceux qui se sont retrouvés sur le carreau après un, deux ou trois ans ; ni de ceux qui ont retrouvé un emploi mais n’ont jamais retrouvé le même salaire.
Face à cette guerre déclarée aux travailleurs, beaucoup de politiciens ou dirigeants syndicaux ne font qu’évoquer une nouvelle politique industrielle. Du Premier ministre Barnier à Mathilde Panot (LFI), présente au rassemblement, en passant par le PCF également présent, tous réclament des comptes sur les aides publiques. Mais aucun ne parle de prendre dans les 3,4 milliards d’euros de bénéfices prévus par Michelin cette année ou dans ceux des années passées.
C’est pourtant là que se trouvent les moyens de payer les salariés. Beaucoup de ceux qui étaient venus manifester le savent et sont bien décidés à vendre chèrement leur peau.