Mort d’un bébé : un crime et ce qui le rend possible09/04/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/04/une_2958-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Mort d’un bébé : un crime et ce qui le rend possible

Une ex-employée d’une crèche People & Baby vient d’être condamnée à 25 ans de réclusion pour avoir contraint Lisa, une enfant de onze mois, à ingérer un déboucheur liquide de type Destop en juin 2022.

La jeune femme avait fini par avouer cet empoisonnement : elle ne supportait plus, a-t-elle dit, les pleurs de la petite fille.

Le procès a pointé la responsabilité des dirigeants du groupe People & Baby qui gérait la micro-crèche, dont des associations de parents avaient dénoncé la logique de rentabilité maximum et le danger pour la sécurité des tout-petits.

La jeune femme, psychologiquement fragile et inexpérimentée, avait été chargée d’ouvrir la crèche ce jour-là. Elle était seule au moment du drame. Faute d’effectifs suffisants, People & Baby avait rogné sur la formation et la sécurité élémentaire.

Dans la foulée de ce drame, une vaste enquête de l’IGAS, l’Inspection générale des affaires sociales, a été diligentée. Plusieurs livres-enquêtes ont mis en évidence que la maltraitance, loin d’être une dérive individuelle, est au contraire institutionnelle : économies sur les couches, sur la nourriture, sur les fournitures, sur le personnel, afin de générer le maximum de profits.

Mais comme l’a dit l’avocat des parents de la petite : « Avez-vous l’impression qu’il y a un avant ou un après Lisa ? En emmenant votre enfant à la crèche, vous dites-vous que les choses ont changé ? Les parents ne le pensent pas, et moi non plus. »

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