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Leur société
Mutuelles : coûteuses, voire inabordables
La hausse des tarifs des mutuelles continue sur sa lancée : 6 % en 2025, 8,1 % en 2024, soit 27,4 % en cinq ans !
L’État est le principal responsable de cette inflation car il a fait basculer 12,6 % des dépenses de soins vers les complémentaires santé gérées par les mutuelles, les institutions de prévoyance ou, de plus en plus, par les compagnies d’assurances. Celles-ci bénéficient d’un marché particulièrement lucratif, du fait de la généralisation des complémentaires santé d’entreprise et avec les contrats destinés aux personnes âgées, qui se voient souvent imposer une cotisation ne dépendant pas du montant de leur retraite, mais de leur âge.
Les mutuelles répercutent leurs charges supplémentaires sur les cotisations et devront contribuer pour un milliard d’euros au budget de la Sécurité sociale. En avril, le président de leur association, Éric Chenut, a émis l’idée de restreindre les remboursements sur certains médicaments, sur les soins dentaires, les prothèses auditives et jusqu’aux culottes menstruelles, de façon à « responsabiliser » les adhérents. Il est vrai que son interview, parue dans le journal Les Échos, n’était pas destinée aux ménages qui se saignent aux quatre veines pour payer une mutuelle. Pour une partie de la population, c’est même mission impossible.
En 1988, le gouvernement Jospin s’était vanté d’avoir créé la CMU, couverture maladie universelle, mais elle n’a jamais rien eu d’universel et il en est de même de la complémentaire santé solidaire (C2S) qui a pris la suite. En effet, pour avoir droit aux soins gratuits, il faut gagner moins de 862 euros par mois, bien moins que le seuil de pauvreté, fixé à 1 216 euros. Au-delà, la C2S devient en partie payante. Ce n’est donc pas une surprise si, parmi les plus pauvres, 12 % ne sont couverts par aucune mutuelle et doivent renoncer à des soins.